Pour Sébastien Hamon le socialisme est un humanisme qui doit conduire à l’émancipation de tous les travailleurs.
Comment es-tu devenu socialiste ?
Je n’étais pas destiné à le devenir. Je viens d’une famille plutôt à droite. Mais je suis curieux et ouvert et je ne me suis pas enfermé dans une voie toute tracée. Je n’ai pas non plus cédé aux peurs. Cependant, c’est la crise du Covid qui m’a vraiment fait prendre conscience de l’impasse du libéralisme. Je travaillais dans une entreprise d’isolation et j’ai pu me rendre compte des injustices, des inégalités grandissantes et des difficultés que rencontraient les classes populaires et les classes moyennes pour réaliser des travaux dans leurs maisons. L’argent occupe une place disproportionnée dans nos vies même si des événements exceptionnels suscitent toujours des élans de solidarité remarquables.
Quel événement t’a poussé à adhérer ?
J’ai participé à la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo mais j’ai adhéré au lendemain du 2nd tour. La perspective de l’union de la gauche pour les législatives m’a conforté dans ma décision.
Mon adhésion est intervenue à un moment où je suis devenu père, ce qui a aussi changé ma façon de voir les choses.
Quelles lectures t’ont influencé ? Quelles personnalités t’ont inspiré ?
On est toujours plus ou moins inspiré par des proches ou des membres de sa famille, même si on ne partage pas toujours leurs points de vue. Pour ma part, j’ai pu voir que le militantisme, l’engagement pour l’intérêt général, politique ou associatif, pouvait être très formateur et enrichissant.
Je dois reconnaître que je ne suis pas un grand lecteur, en dehors de la presse ou des magazines. Cependant, j’ai commencé à lire « Une histoire du conflit politique » de Thomas Piketty et Julia Cagé. Ce travail sur le long terme, puisqu’ils étudient les votes depuis la Révolution, permet de prendre du recul et de la hauteur et de développer une réflexion sur le long terme.
Parmi les grandes figures du Socialisme, le message de Jean Jaurès, à qui nous avons rendu hommage, cet été à Lesneven, reste, je crois, toujours d’actualité. Son engagement en faveur de la classe ouvrière, pour la Paix, contre la corruption et les lobbies, pour la laïcité… peuvent encore nous inspirer aujourd’hui.
Quelle est ta définition du socialisme ?
Je crois que c’est, d’abord, penser aux autres. Pour moi, le Socialisme est une philosophie, une réflexion axée sur l’humanisme. C’est permettre à chacun de trouver sa place dans la société et faire en sorte que chaque personne puisse vivre des fruits de son travail. Dans cette perspective, tous les combats pour améliorer les conditions de vie et de travail des salarié.es sont pour moi essentiels.
Quelle est ta meilleure anecdote de militant ?
Je n’ai pas souvent manifesté dans ma vie. J’ai participé à celles contre le CPE, et bien sûr celles contre les réformes des retraites. Et, pour celles-là, j’avais hissé un drapeau du PS sur un manche long de 2 ou 3 mètres afin qu’il soit bien visible. Et là, on vit la manifestation d’une manière singulière. Habituellement je manifestais anonymement. Avec des camarades du PS mais sans être clairement repérable. Avec ce drapeau, les autres manifestant.es engageaient spontanément la conversation. Pas pour de grandes discussions ou d’interminables débats mais juste pour échanger quelques mots. Ça a été une expérience originale et très intéressante.