Pour Sébastien Hamon, animateur de la 5e circonscription, si les Socialistes veulent « retrouver le peuple », ils doivent prendre le temps d’écouter mais aussi montrer que leurs représentant-es sont représentatifs de la société.
Cap Finistère : Comment s’est organisée votre réflexion pour la convention « retrouvons le peuple » ?
Sébastien Hamon : Nous sommes partis des chiffres des dernières élections qui montrent que nous devons retrouver la confiance des électrices et des électeurs. Avant, le vote correspondait plus ou moins à des considérations sociales : les ouvriers votaient à gauche et les bourgeois à droite. Nous ne sommes plus du tout dans ce schéma. Nous sommes face à 4 grands blocs : ceux qui s’abstiennent, ceux qui votent Marine Le Pen, ceux qui votent Mélenchon et ceux qui votent Macron. Les trois premiers appartiennent plutôt aux catégories populaires. Les jeunes urbains et diplômés se tournent plutôt vers Mélenchon et les retraités aisés vers Macron.
Mais on peut même aller plus loin et déterminer les votes en fonction des sources d’informations des électrices et des électeurs. On assiste malheureusement à la formation de « bulles » dans lesquelles s’enferment des communautés de personnes qui consultent les mêmes sites internet, regardent les mêmes émissions de télé, écoutent les mêmes radios et qui, par conséquent, finissent par s’enfermer dans des solutions simplistes et à refuser toute contradiction ou toute opinion différente. Il faut casser cette logique.
Nous plaidons pour une meilleure représentativité des élu-es
Cap Finistère : Comment sortir de cette impasse ?
Sébastien Hamon : Nous proposons à la fois d’écouter et d’agir. Écouter est le minimum qu’on puisse attendre de militant-es politiques. Mais, si ça va sans dire ça va mieux en le disant. Mais nous voulons aller au-delà. Il faut connaître les conditions de travail et les conditions de vie des salariés, savoir que l’intérim et les mi-temps non désirés se développent. Mais il faut aussi avoir soi-même vécu avec des revenus en dessous du SMIC et élevé des enfants quand on est seul. C’est pour cette raison que nous plaidons pour une meilleure représentativité des élu-es qui devraient mieux incarner la diversité de la société.
Ensuite, pour retrouver l’électorat populaire, il nous semble qu’il faut au minimum être fiers de ce que nous incarnons et de ce que nous défendons. Et que nous le fassions mieux savoir.
Nous rendrons hommage à Jean-Jaurès le 31 juillet à Lesneven
Cap Finistère : Et c’est d’ailleurs ce que vous allez faire le 31 juillet, à Lesneven en rendant hommage à Jean-Jaurès, assassiné il y a 109 ans, à la veille du déclenchement de la 1e guerre mondiale ?
Sébastien Hamon : Tout à fait. Marie-Hélène Jestin, adhérente de Lesneven, a proposé de renouer avec une habitude qui était un peu tombée en désuétude : saluer et honorer la mémoire de Jean Jaurès, militant socialiste et martyr de la Paix, assassiné le 31 juillet 1914 par un nationaliste exalté alors qu’il consacrait toute son énergie à éviter la guerre entre la France et l’Allemagne. C’est notre histoire, et elle résonne singulièrement aujourd’hui.