« Nous devons accepter la complexité du monde et refuser les réponses « à l’emporte-pièce » estime Vincent Verbeque de la section des Abers.
Cap Finistère : Comment avez-vous procédé pour élaborer vos contributions ?
Vincent Verbeque : Nous nous sommes retrouvés à Plabennec pour balayer les trois sujets. Chacun a exprimé son point de vue, j’en ai fait une synthèse que nous avons ensuite enrichie et validée. Nos trois contributions se présentent de la même manière : des constats et des propositions ou interrogations.
Accorder des droits à certains n’enlève rien aux autres
Cap Finistère : Dans celle pour « le temps des femmes » vous mettez l’accent sur la pédagogie et l’éducation.
Vincent Verbeque : Oui. Au début nous n’étions pas très à l’aise puisque notre section est exclusivement masculine. Mais cela ne nous a pas empêchés de donner notre point de vue.
Nous avons insisté sur les dangers de retour en arrière avec le développement inquiétant, chez les jeunes, du « masculinisme » qui est une réaction au féminisme. Mais la conquête de droits, pour les femmes ou les personnes LGBTQIA+, n’enlève absolument rien aux autres. Personne n’est menacé. Cette réaction « masculiniste » ne repose que sur des peurs totalement infondées. Il faut donc inlassablement l’expliquer.
Lire la contribution « le temps des femmes de la section des Abers
L’Europe a besoin d’être expliquée
Cap Finistère : Un peu comme pour l’Europe ?
Vincent Verbeque : Nous sommes face à une situation paradoxale. D’un côté, l’Europe n’est plus vraiment remise en cause. Les effets du Brexit sur le Royaume-Uni et surtout la guerre en Ukraine confirment l’importance et la pertinence du projet européen. Mais, justement, parce que ça apparaît comme une évidence, on ne fait pas assez la promotion de l’Europe. D’autant que le parlement n’est pas encore assez puissant et que les États utilisent souvent l’excuse européenne comme bouc émissaire de décisions qu’ils refusent d’assumer.
Là encore, il faut, en particulier pour les plus jeunes, rappeler sans cesse les fondements de la construction européenne, ses valeurs, l’originalité de cette démarche politique. Nous pensons aussi que les parlementaires et dirigeants de l’Union européenne doivent être exemplaires et que les écarts doivent être sévèrement sanctionnés.
Lire la contribution Europe de la sections des Abers
Nous avons besoin d’un État qui écoute et qui protège
Cap Finistère : Comme au plan national, si nous voulons retrouver le peuple ?
Vincent Verbeque : Absolument. Notre société est traversée par de multiples fractures et de nombreux concitoyens ont l’impression d’être mis sur la touche. Le PS est souvent considéré comme « complice » de la mondialisation.
Nous devons donc répondre aux vrais enjeux que sont l’accès au logement ou à la santé, la fracture numérique… Nous devons affronter la question de l’empilement des lois, des normes que plus personne ne comprend. Et surtout, il faut arrêter avec le tout numérique. Les usagers veulent retrouver des contacts humains. Nous avons besoin d’un État qui écoute et qui protège et donc, pour revenir précisément à la question, oui, nous devons faire preuve d’exemplarité car, pour regagner la confiance, nous devons être transparents et intègres.
Lire la contribution « retrouvons le peuple » de la section des Abers
Dans un monde complexe, il ne peut y avoir de solutions simplistes
Cap Finistère : Dans toutes vos contributions on retrouve l’idée qu’il faut savoir prendre le temps pour réfléchir, expliquer et convaincre.
Vincent Verbeque : Tout à fait. Nous devons accepter que, dans un monde complexe, il ne peut y avoir de solutions simplistes. Il faut savoir se donner le temps de la réflexion, du dialogue, de l’explication…, reconnaître qu’on peut échouer et accepter de faire des essais.