« Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde » : en qualifiant Pierre-Yves Cadalen d’« antisémite et factieux » sur le plateau de Tébéo le 27 décembre dernier, Maël De Calan a donné corps une nouvelle fois à cette phrase de Camus.
Cette situation met en lumière les dérives regrettables qui ternissent la qualité du débat public dans le pays et, malheureusement, dans notre département.
Maël de Calan revendique régulièrement et avec zèle son attachement à un dialogue démocratique apaisé et à la lutte contre les extrêmes. Ses accusations graves formulées à l’égard de Pierre-Yves Cadalen discréditent cette posture. Elles interviennent alors que le président du Conseil départemental tend de plus en plus régulièrement à caricaturer les positions de ses adversaires et à les invectiver.
Les Finistériens et les Finistériennes avaient, jusqu’en 2021, eu l’habitude d’avoir des présidents ou des présidentes du Conseil départemental sachant garder leur sang-froid et s’abstenant d’insulter leurs adversaires. Nous ne pouvons qu’inviter Maël De Calan à s’inscrire dans les pas de ses prédécesseurs et à se concentrer sur les enjeux du département, qui ne manquent pas.
A un moment de notre histoire où la conflictualisation permanente est érigée en stratégie par certains acteurs internationaux et nationaux, où la polarisation du champ politique français s’approfondit et où outrance et radicalité semblent l’emporter, le Président du Conseil départemental, par sa fonction et son statut, porte une responsabilité particulière et doit traduire en actes les principes de respect et de dialogue qu’il prétend défendre.
Le Parti socialiste du Finistère est fermement attaché à la lutte contre l’antisémitisme et toute forme de racisme. Cette lutte légitime exige une rigueur exemplaire et ne saurait être instrumentalisée ou ternie par des accusations potentiellement diffamatoires, qui nuisent à la mobilisation collective contre ces fléaux et en affaiblissent la portée.
Le Parti socialiste du Finistère assume pleinement le cadre d’un débat public exigeant et respectueux, fondé sur les divergences réelles et légitimes pouvant exister entre nos formations politiques respectives. Il l’assume avec la droite finistérienne, comme régulièrement avec la France Insoumise, sans jamais franchir les limites du respect, de la vérité ni du droit. Les sujets d’affrontement politique sont suffisamment nombreux pour qu’il ne soit pas nécessaire de recourir à des accusations mensongères et potentiellement diffamatoires. La justice devra se prononcer.
Le Finistère, terre de modération politique et d’équilibre social, mérite un débat à la hauteur de son histoire et des attentes de ses habitants.
Tristan Foveau
Premier secrétaire fédéral
le 20 janvier 2025