Ce n’est pas la rue qui décide. Combien de fois a-t-on entendu cette phrase prononcée par des ministres ou des parlementaires macronistes. Mais manifestement ce n’est pas non plus le parlement qui décide puisqu’en sortant l’article 44-3, les sénatrices et les sénateurs sont privés de débats et vont être obligés de voter sur le texte du gouvernement. Seuls les amendements qu’il aura approuvés seront retenus.
Rien ne justifiait l’usage de cet article sauf la peur de laisser éclater au grand jour l’absence de majorité pour ce projet de loi que les Françaises et les Français rejettent massivement, comme ils l’ont déjà montré à de multiples reprises. Quel aveu de faiblesse de la part du gouvernement ! D’autant qu’il intervient quelques heures après la fin de non-recevoir adressée par le président de la République à l’intersyndicale. A quoi bon annoncer que les portes restent ouvertes quand on cherche par tous les moyens à fuir la discussion ?
Les membres du groupe socialiste au Sénat, malgré ce coup de force, continueront à siéger et à défendre leurs positions. Les Françaises et les Français peuvent compter sur eux pour s’opposer, inlassablement, au report de l’âge de départ en retraite à 64 ans.
Demain, dans les rues, nous manifesterons avec encore plus de détermination pour réaffirmer notre opposition au projet Borne/Ciotti de report de l’âge de départ en retraite mais aussi pour dénoncer le comportement des droites, élyséennes et parlementaires, qui, à coup de 49-3, de 47-1 et maintenant de 44-3 tentent, par tous les moyens, de museler le parlement et d’éviter le débat.
le 10 mars 2023