Près de 200 personnes se sont retrouvées le 16 septembre à l’appel de la CGT et de Sud devant le siège social de Don Bosco, à Landerneau, pour soutenir les 55 salariés de l’association dont les postes risquent d’être supprimés par un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) annoncé la semaine dernière.
« A l’origine, ce rassemblement était prévu pour dénoncer la manière dont se déroulent les négociations pour la Convention collective unique étendue (CCUE) dans le secteur médico-social » ont rappelé les organisateurs. Cependant, compte tenu de l’actualité, il s’est transformé en manifestation de soutien aux salarié-es de Don Bosco.
« Ce PSE intervient après un long travail d’audit interne » explique Isabelle Melscoet, présidente de Don Bosco. « Il ne concerne que les 7 dispositifs structurellement déficitaires. Il n’est pas possible de poursuivre des projets quand nos financeurs nous donnent 1,5 euros pour des interventions qui en coûtent 3 ».
A ce manque de financements s’est ajouté, début juillet, la revalorisation et l’actualisation du Ségur de la santé qui représente 1,2 millions d’euros pour l’association. « Ces revalorisations sont justifiées mais les financeurs ne les répercutent pas ».
« Nous avons depuis longtemps alerté l’ensemble des partenaires » souligne Isabelle Melscoet qui accueille favorablement la conférence des financeurs qui doit intervenir rapidement. « Aujourd’hui, ma seule obsession c’est que le nombre de suppressions d’emplois soit le plus faible possible. Le PSE a été engagé parce que l’association est en danger. L’objectif est bien de la sauver, de lui permettre de passer ce cap et de pouvoir rapidement poursuivre son développement ».
Mais cette bataille pour la sauvegarde de l’emploi à Don Bosco s’inscrit dans un contexte plus vaste de crise de l’ensemble du secteur médicosocial, encore accentué dans le Finistère par la politique menée par Maël De Calan qui cherche systématiquement à mettre la pression sur les allocataires ont insisté les organisateurs du rassemblement. « Un système qui pense le travail social comme un coût et non comme un investissement est malade ».
La question des salaires a été partiellement réglée par le Ségur de la santé mais le secteur doit encore faire face au manque d’attractivité. Et ce ne sont pas les conditions de travail imposées par le département qui vont permettre d’y faire face. Cette vision à courte vue est justifiée par des économies immédiates. Mais que deviennent les enfants confiés aux travailleurs sociaux ? Faudra-t-il, pour certains, les hospitaliser dans des structures psychiatriques pour un coût bien supérieur ?
Don Bosco traverse actuellement une crise mais l’ensemble du secteur médico-social associatif du Finistère, confronté aux mêmes exigences du Conseil départemental, est concerné. La mise en liquidation judiciaire de l’association Parentel au mois de juin a montré qu’il est prêt à laisser fermer une structure qui avait pourtant fait ses preuves…