Les 12, 13, 14 et 15 décembre, Pierre Jouvet, secrétaire général du PS a effectué un Tro Breizh des fédérations socialistes bretonnes pour aller à la rencontre de ses adhérent.es, alternant assemblées générales avec les militant.es, pour évoquer les prochaines échéances électorales, et rencontres avec les élu.es, notamment à Morlaix, Brest et Quimper, pour échanger autour des enjeux de leurs collectivités.
« Si on veut vraiment comprendre les enjeux d’un territoire, comme la Bretagne, il faut prendre le temps de rencontrer les militant.es et les élu.es » a expliqué le secrétaire général du PS qui entreprend régulièrement ce type de périple à travers la France.
Le logement et la santé, principaux sujets d’inquiétudes
Nous sommes face à une crise majeure du logement qui risque de s’empirer. Dès 2017, les bailleurs sociaux ont été frappés par la baisse des APL. A cela se sont ajoutés le retour de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt qui renchérissent le coût de la construction et limitent le recours aux crédits pour les foyers les plus modestes.
Partout, l’accès à la santé devient plus difficile : des services d’urgence ou des maternités ferment. Dans certains départements, on ne trouve plus de spécialistes. Des départements entiers n’ont plus de gynécologues, d’ophtalmologistes ou de dermatologues. Tous les élu.es m’en ont parlé. Il est urgent de prendre des mesures pour, dans un premier temps, imposer aux médecins généralistes de s’installer dans des zones sous-dotées »
Dans ce contexte, que peut faire le PS ? « Rester au cœur de la gauche » a expliqué Pierre Jouvet devant une cinquantaine de militant.es réuni.es pour une assemblée générale à Quimper. « Dans la configuration politique actuelle de tripartition, avec un bloc macroniste libéral en perte de vitesse, un bloc d’extrême-droite en progression, nous avons besoin d’un bloc de gauche uni et crédible et le PS doit être au cœur de ce bloc » a expliqué Pierre Jouvet.
Car la situation est explosive. Aux crises géopolitiques qui suscitent des tensions et des crispations s’ajoute une crise sociale qui frappe directement les classes moyennes et populaires avec une inflation sur les produits alimentaires de 25 %. Jamais la précarité étudiante n’a été aussi forte.
L’extrême-droite en embuscade
Ces difficultés sont exploitées par une extrême-droite qui adopte des postures de plus en plus violentes. « On a pu le vérifier à l’occasion du drame qui s’est déroulé à Crépol, commune à une trentaine de kilomètres de Saint-Vallier, dont je suis le maire » a dénoncé Pierre Jouvet. « Certains groupuscules n’hésitent plus à appeler à des ratonnades. »
« Cette situation exige de notre part des positions claires et des propositions qui correspondent aux attentes des Françaises et des Français qui souffrent, afin que le Parti Socialiste soit en capacité d’incarner un espoir à gauche. Nous devrons à la fois être radicaux dans nos propositions mais modérés dans notre comportement et nos discours. »
Comment parvenir à cet équilibre ? Par exemple en posant clairement la question de la taxation des héritages. Nous savons tous que les inégalités se reproduisent et se perpétuent avec les héritages. Pas ceux des classes moyennes qui ne portent le plus souvent que sur leur résidence principale, mais ceux des grandes fortunes. Il faut donc poser clairement la question et proposer que ceux qui dépassent un certain montant seront lourdement taxés.
La gauche peut être majoritaire au parlement européen
Et ça passe bien sûr par le score le plus élevé possible aux élections européennes du 9 juin prochain. « L’écart entre la droite et la gauche n’est que de 33 voix au parlement européen » a rappelé le secrétaire général du PS. Pour une élection qui concerne 27 pays, ça veut dire qu’il suffit de quelques élu.es en plus dans chaque état-membre pour que la gauche devienne, enfin, majoritaire pour la première fois au parlement européen.
Libéraliser un marché, c’est affaiblir le service public
Cette élection est essentielle pour montrer aux électrices et aux électeurs que l’Europe peut être la solution aux problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. La crise du logement s’explique, en partie, par la hausse des taux d’intérêt. C’est donc à la banque centrale européenne de réduire les taux directeurs.
Les député.es européen.nes élu.es en juin auront à négocier la PAC. Là encore, un parlement majoritairement à gauche défendra des orientations permettant de soutenir les producteurs vertueux, sur le plan social et environnemental et pas, comme c’est le cas aujourd’hui, les exploitations intensives. Il en va de même pour la fixation du prix de l’énergie.
L’Europe n’est pas un problème mais bien la solution
Mettre fin à la libéralisation des transports, mais plus généralement pour l’ensemble des services publics, et un autre combat à mener pour une majorité de gauche au parlement européen. « Il n’y a qu’une ligne TGV rentable en France, c’est Paris Lyon Marseille » a rappelé Pierre Jouvet. « Et où s’est implantée la compagnie italienne Trenitalia ? Précisément sur la ligne Paris Lyon où la SNCF pouvait réaliser des bénéfices, pas sur la ligne Rennes/Brest. Libéraliser un marché, c’est affaiblir le service public ».
Pour cette élection européenne, les Socialistes se présenteront, vraisemblablement comme en 2019 avec Place Publique. « Il y a une forte probabilité pour que Raphaël Glucksmann soit à nouveau notre tête de liste » a indiqué le secrétaire général du PS. « Nous irons à la rencontre des électrices et des électeurs pour leur expliquer que l’Europe n’est pas un problème, comme le martèlent les Nationalistes, mais la solution, pour peu que le parlement passe à gauche ».
On est aujourd’hui dans une période de pré-campagne, mais c’est au début du mois de février, quand la liste aura été composée et le programme bouclé que les Socialistes entreront véritablement en campagne autour de trois grands axes : la transition écologique, les services publics et le pouvoir d’achat.