Et nous, contre les violences sexistes et sexuelles (VSS), que pouvons-nous faire ? se sont demandé les socialistes brestois le 21 novembre. La question est d’autant plus importante que les phénomènes de domination et de harcèlement sont particulièrement sournois. Au point qu’ils peuvent toucher des femmes sans que personne ne puisse le soupçonner comme l’a démontré Magali Taragna, secrétaire de la section Brest LBE en lisant le témoignage poignant d’une adhérente qui a dû subir pendant de longues années l’emprise et les violences de son mari.
« Il faut être formé pour repérer les victimes de violences, surtout lorsqu’elles sont psychologiques » a confirmé Marie-Jo Pordié, militante féministe qui a accompagné des femmes harcelées. « En appelant le 3919, géré par la Fédération nationale Solidarité Femmes, les femmes sont sûres d’être écoutées et conseillées ».
En appelant le 3919, géré par la Fédération nationale Solidarité Femmes, les femmes sont sûres d’être écoutées et conseillées ».
« La municipalité de Brest a fait de la lutte contre les violences une priorité » a rappelé Karine Coz-Elléouet, 1ère Adjointe au Maire de Brest chargée d’Administration générale, de la coordination de l’action municipale, de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Son action se développe autour de trois axes : sensibiliser, informer et accompagner les victimes.
Tous les ans, la municipalité lance des campagnes de communication. « Nous voulons ainsi montrer à tout le monde que les VSS ne sont pas un sujet tabou, aux victimes qu’elles peuvent être aidées et aux agresseurs que nous ne laisserons rien passer » a résumé Karine Coz-Elléouet.
Cette année, Brest a lancé le dispositif « Demandez Angéla ». Il s’agit d’un partenariat avec les commerçants de manière à ce que les femmes, souvent très jeunes, puissent, en cas de harcèlement, trouver un abri dans des magasins identifiés par un macaron. La mairie forme le personnel de ces commerces à l’accueil et l’orientation des victimes. « Pour l’instant, 45 commerces ont été labellisés mais d’autres devraient rejoindre ce dispositif que nous voulons ancrer dans la durée » a insisté Karine Coz-Elléouet.
Cette année encore, des boulangeries et des pharmacies utilisent des sacs sur lesquels est imprimé un violentomètre qui permet de rappeler les limites et d’alerter sur des comportements inacceptables.
En outre, le personnel, ainsi que l’ensemble des élu-es brestois, sont formés afin de savoir comment prévenir le harcèlement lors des grands événements et comment prendre en charge les victimes.
La municipalité ne se contente pas d’informer et de sensibiliser. Elle contribue aussi à l’accompagnement des victimes en finançant un poste d’assistante sociale, basée au commissariat central et, depuis janvier 2023, un lieu d’accueil des victimes, géré par Don Bosco, qui a déjà reçu plus de 700 personnes.
Chaque année plus de 200 000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint
Chaque année plus de 200 000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Un viol ou une tentative de viol sont commis toutes les 2 minutes 30. Au 20 novembre, 122 féminicides ont été enregistrés en France pour l’année 2024. La « journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes », le 25 novembre, doit être l’occasion de dénoncer ces violences, mais aussi de dire aux victimes : « nous sommes à vos côtés ».