Réveiller l’Europe, ce n’est pas seulement un slogan de campagne, c’est une nécessité vitale pour l’ensemble des Européen-nes a démontré François Marc, le 10 mai, à Landerneau, en compagnie de Frédérique Bonnard et d’Axel Fachus.
A la fin de son mandat de sénateur, François Marc fut rapporteur spécial pour les crédits européens. « La France donne chaque année environ 20 milliards à l’UE. Le parlement est attentif à la manière dont cet argent est dépensé. A ce titre, il s’est rendu en Moldavie pour observer comment étaient dépensés les fonds européens accordés par l’UE à ce pays qui aspire à la rejoindre.
« J’ai vu ce que signifie la solidarité européenne vis-à-vis des pays qui ont vocation à entrer dans l’UE mais j’ai aussi vu la propagande pro-Russe en action dans ce pays coincé entre la Roumanie et l’Ukraine ».
46% de Français inquiets pour l’avenir de l‘UE
Aujourd’hui, lorsqu’on interroge les Français sur ce que leur inspire l’avenir de l’Europe, 46% répondent par le mot inquiétude. « C’est à nous, sociaux-démocrates, qu’il revient de redonner l’espoir dans la construction européenne, à condition de lui donner les moyens de mener les politiques que les citoyennes et les citoyens attendent » a insisté l’ancien sénateur.
L’Union européenne, pour réunir 27 pays, s’est dotée d’institutions démocratiques. Et même, très démocratiques. La règle de l’unanimité, indispensable dans un premier temps, est devenue un frein, en particulier dans le domaine budgétaire. Or, pour se développer, l’UE doit se doter d’un budget conséquent. « A titre de comparaison, l’Europe dépense chaque année 165 milliards d’euros quand l’État français en dépense 600. »
Ce budget se décompose de la manière suivante : 58 milliards pour les politiques de cohésion, 56 milliards pour la PAC et le développement durable, 21 milliards pour l’emploi, 14 milliards pour l’aide au développement dans le monde et 9 milliards en fonctionnement.
64% de ce budget provient des contributions des États-membres ce qui signifie que la commission a très peu de marges de manœuvre. « Nous, nous allons doter l’Union Européenne de ressources pérennes en taxant les riches et les multinationales » a précisé Frédérique Bonnard.
L’Europe est un nain budgétaire
A la faveur des crises successives, (financière de 2008, sanitaire de 2020, militaire de 2022), l’UE s’affranchit de l’orthodoxie budgétaire que les Libéraux présentaient comme immuable. L’Europe s’est dotée de règles de sécurité pour ses banques, a permis d’acheter des masques et des vaccins, s’est endettée et a apporté un soutien financier à l’Ukraine. Ces exemples démontrent qu’avec de la volonté politique, on peut améliorer la coopération au sein de l’Union et renforcer l’influence de l’UE en Europe et dans le monde. « C’est souhaitable pour mener à bien le projet d’une Europe de la paix, du progrès et de la solidarité, mais c’est surtout essentiel face à la menace que représente la Russie » a expliqué François Marc. « En particulier avec le risque, en novembre, d’un retour de Trump à la maison blanche. »
Les Européens doivent donc s’organiser et se doter des outils politiques et budgétaires nécessaires pour asseoir leur puissance et leur rayonnement dans le monde.
Le défi peut paraître insurmontable mais il est à portée de main « Seuls quelques sièges nous séparent des conservateurs du PPE » a rappelé Frédérique Bonnard. « Il suffit de deux sièges de plus par pays pour que les sociaux-démocrates deviennent le premier groupe du parlement et puissent porter à la présidence de la commission leur candidat commun Nicolas Schmit. Et là, avec le parlement et la commission, tout devient possible… »