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Si, on a déjà essayé.

Secrétaire nationale adjointe à la veille contre l’extrême-droite

Malgré tous les efforts de Jordan Bardella pour le cacher, le RN est un parti d’extrême-droite rappelle Ninuwé Descamps, Conseillère municipale d’opposition Pourrieres (83), secrétaire nationale du PS chargée de la veille contre l’extrême-droite qui, notamment sur les réseaux sociaux, démasque le RN. Face à la vague d’extrême-droite elle appelle à une mobilisation de l’ensemble des organisations de gauche,  politiques, syndicales et associatives.

PS 29 : Comment peut-on répondre à l’argument selon lequel on peut tenter de laisser le pouvoir à l’extrême-droite sous prétexte qu’on ne l’a jamais essayé ?

Ninuwé Descamps : Sous forme de boutade, lorsque j’entends quelqu’un tenir de genre de propos, je réponds qu’on n’a jamais non plus essayé de manger de la mort aux rats mais qu’on sait tout de même que très dangereux pour la santé.

Plus sérieusement, je rappelle tout de même qu’on a déjà essayé. L’extrême-droite a dirigé le pays. C’était le régime de Vichy entre 1940 et 1944.
De plus, d’autres pays ont déjà essayé et on a vu le résultat, en Pologne, en Hongrie, en Italie. A chaque fois les acquis sociaux, les droits des femmes et des minorités ont reculé. Mais l’argument a ses limites puisque la stratégie de Bardella consiste à se faire passer pour le représentant de la droite classique.

PS29 : Et pourtant le RN est bien un parti d’extrême-droite.

Ninuwé Descamps : Bien sûr qu’il l’est !! Le conseil d’état vient d’ailleurs de le rappeler il y a quelques semaines : le RN est un parti qu’on peut classer à l’extrême-droite. Même si ça ne leur plait pas et qu’ils font comme si ce jugement n’avait jamais été rendu.

PS29 : Même si depuis 1944 l’extrême-droite n’a pas exercé le pouvoir, on a aussi les exemples de ce qu’ils font lorsqu’ils remportent des mairies.

Ninuwé Descamps : Tout à fait. Leurs premières mesures visent toujours les associations qui participent à créer du lien social. Ils s’attaquent à la culture et aux associations caritatives comme les restos du cœur ou le secours populaire.

Le deuxième élément qu’on retrouve dans les communes RN, c’est l’explosion de la dette. Je pense notamment à Fréjus avec David Racheline depuis 2014. Ils dépensent sans compter en se vantant de baisser les impôts mais, tôt ou tard, les contribuables seront obligés de payer leur gestion calamiteuse. Mais les administrés ne s’en rendent pas compte.

Enfin, le dernier point qu’il faut relever, ce sont les condamnations de leurs élu-es qui tentent, par tous les moyens d’instaurer la préférence nationale, en particulier dans l’attribution des logements. Or, ce qu’ils appellent préférence nationale ou communale, ce n’est que de la discrimination, punie par la loi. Steve Briois vient d’être condamné à 6 mois de prison avec sursis pour avoir éditer un guide de l’élu RN qui expliquait comment ne pas respecter la loi. Sans parler de l’affaire des assistants parlementaires européens. I

PS29 : Quel que soit le résultat des législatives, la gauche va devoir s’organiser pour résister à la pression de l’extrême-droite.

Ninuwé Descamps : Évidement. Nous sommes déjà en relation avec les autres partenaires du nouveau Front populaire. Il va falloir penser à un autre type de riposte et de veille. Ça ne peut pas être l’affaire d’un seul parti. Ni même des seuls partis. Il faut que ça englobe l’ensemble des partenaires syndicaux et associatifs. Je crois qu’on peut s’inspirer de ce qui s’est passé aux Etats-Unis après l’annonce de la candidature de Trump. Un grand mouvement s’est constitué autour de médias, de partis, de citoyens pour essayer de contrer le langage trumpiste et la mainmise de l’extrême-droite sur les médias, avec tout ce que ça implique, notamment de propagation d’idées complotistes. Nous devons mener tous ensemble cette bataille culturelle. Avec le Front Populaire, nous avons un combat commun qu’on se doit de mener dans l’avenir, tous ensemble.

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