Non seulement le sexisme perdure mais en plus il a tendance à s’aggraver, en particulier chez les jeunes hommes. Dans son rapport 2024, qu’il vient de publier, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) publie des données inquiétantes et propose de s’attaquer à la racine des préjugés dans les familles, l’école et le numérique.
Car, comme le souligne le HCE, les idées sexistes se traduisent par des comportements violents qui ont tendance à augmenter.
Dans son rapport, le HCE appelle donc à combattre les préjugés sexistes à la racine et donc à cibler les actions sur les trois principaux vecteurs du sexisme autour de trois axes : éduquer, réguler et sanctionner.
Dès la petite enfance, et tout au long de la scolarité, le HCE propose de déployer un programme d’éducation à l’égalité. Cela passe par la création d’un corpus sous la forme d’un manuel dédié pour chaque classe.
Le HCE annonce également une charte d’engagement pour les maisons d’édition scolaire afin de lutter contre les stéréotypes dans les manuels scolaires.
Le numérique et les réseaux sociaux doivent être régulés, notamment en fixant comme priorité de politique pénale la lutte contre la pornocriminalité ou la propagation de scènes de violence banalisée et illégale.
Le HCE propose également d’instaurer des quotas de filles dans les filières du numérique.
Enfin, le HCE appelle à une plus grande sévérité contre le délit de sexisme. En effet, les discours sexistes sont trop rarement repérés, retenus et donc sanctionnés, alors qu’ils se répandent partout, au travail, dans la rue, en ligne ou dans les médias. Cela passe par une augmentation substantielle des moyens accordés à la Police et à la Justice, pour recruter et former les magistrat-es mais aussi pour mieux écouter et accompagner les victimes de viols qui renoncent encore trop souvent à porter plainte, craignant que leur agresseur ne soit même pas inquiété.
En proposant d’attaquer le sexisme à la racine, le HCE appelle l’ensemble des acteurs institutionnels, mais aussi des citoyennes et des citoyens « à faire du sexisme de l’histoire ancienne ».
Découvrir le baromètre 2024 du sexisme