Même si elle est en baisse, la mobilisation est restée importante dans le Finistère pour cette 14ejournée d’actions contre la réforme des retraites.
Selon nos estimations, le nombre de manifestant-es était de près de 10 000 à Brest, près de 5000 à Quimper, environ 2000 à Morlaix et Quimperlé et près de 1000 à Carhaix.
« Imposée sans concertation ni vote, promulguée en catimini, … la réforme des retraites n’est pas légitime. Et ce n’est pas en bâillonnant les parlementaires et réprimant les manifestants qu’elle le sera » ont rappelé les représentant-es de l’intersyndicale.
Après avoir empêché les syndicats de négocier, après avoir empêché le parlement de voter, après avoir empêché certains opposants de manifester sereinement, le gouvernement fait encore une fois tout pour éviter un vote qu’il s’apprête à perdre. Cela ne nous arrêtera pas.
« Après un premier passage législatif en force en mars dernier, les parlementaires sont appelés à examiner une loi proposant d’abroger la réforme le 8 juin. Dans le cadre de la poursuite de la mobilisation, les salarié.es sont toujours mobilisé.es dans l’objectif d’interpeller les parlementaires pour les appeler à prendre leurs responsabilités et à voter cette loi d’abrogation de l’article 7. Même si pour notre part, c’est l’abrogation de toute la loi que nous revendiquons, parce que nous ne voulons ni des 64 ans, ni des 43 annuités de cotisation.
Face à la pression, mercredi 31 mai, le gouvernement et sa majorité ont usé d’un ultime coup de force juridique pour empêcher l’opposition parlementaire de s’exprimer.
L’intersyndicale dénonce l’utilisation inédite de toutes les arguties constitutionnelles. On connaissait le 49-3 et le 47-1, on découvre maintenant l’article 40 ! Après avoir fait supprimer l’article 1 de la proposition de projet de loi en Commission des Affaires sociales, ils veulent empêcher les député·es de le rétablir en séance plénière en invoquant cet article.
Après avoir empêché les syndicats de négocier, après avoir empêché le parlement de voter, après avoir empêché certains opposants de manifester sereinement, le gouvernement fait encore une fois tout pour éviter un vote qu’il s’apprête à perdre. Cela ne nous arrêtera pas.
Le retrait de cette réforme est indispensable et permettrait d’avancer enfin sur les préoccupations des travailleurs et travailleuses
L’intersyndicale se mobilise pour obtenir l’abrogation de la réforme des retraites mais avance également des propositions. « Nous voulons gagner le retrait de la réforme des retraites, nous voulons des avancées sociales à l’image de la magnifique victoire des ouvrières de Vert Baudet.
Elles ont obtenues 90€ à 140€ Net/mois pour les près de 1000 salarié-e-s du groupe et l’embauche de 30 intérimaires.
Ce fut une lutte incroyable de 2 mois et demi menée principalement par des femmes
C’est un exemple à suivre partout.
Nous appelons les député.es à voter, le 8 juin prochain, la proposition de loi Trans partisane abrogeant la réforme des retraites pour permettre enfin une sortie de crise. Dans le cas contraire, si encore une fois, le gouvernement s’obstinait à passer en force.
Cette réforme est brutale et injuste pour les travailleurs et travailleuses et la jeunesse qui ont tous et toutes bien compris qu’ils et elles devront travailler plus longtemps sans que jamais le patronat, ni les employeurs publics ne soient mis à contribution.
Le retrait de cette réforme est indispensable et permettrait d’avancer enfin sur les préoccupations des travailleurs et travailleuses.
Nous ne tournerons pas la page et ensemble, nous sommes uni.es et déterminé.es pour gagner le retrait de la réforme et pour le progrès social ! »
Pour l’intersyndicale « le salaire relève du partage des richesses : l’augmentation des salaires, des retraites et pensions, des minimas sociaux et des bourses d’études est une priorité. Le SMIC doit demeurer un salaire d’embauche et ne peut pas être une trappe à bas salaires maintenant les salariés au SMIC toute leur carrière professionnelle ».
Pour commencer, l’Etat doit montrer l’exemple, notamment en augmentant le point d’indice dans la Fonction publique. « Aucune branche professionnelle ne doit avoir des minima inférieurs au Smic. Aucune pension pour une carrière complète ne doit être en-dessous du Smic ».
Totalement oubliés dans la réforme imposée, les salariés séniors doivent pouvoir bénéficier de réels dispositifs de reconversion, des retraites progressives.
En ce qui concerne la pénibilité et les risques professionnels l’intersyndicale demande à ce que les critères, supprimés en 2017, soient réintroduits et à ce que les commissions de santé sécurité et conditions de travail soient obligatoires dans les entreprises de 50 salariés et plus, avec des droits et des moyens renforcés.
« Pour gagner l’égalité Femme-Homme il faut notamment revoir en profondeur l’index égalité salariale, revaloriser les métiers féminisés, majoritairement les moins bien rémunérés, proscrire les temps partiels subis et instaurer un indicateur pour suivre les déroulés de carrière. Ces propositions renforceraient d’ailleurs l’équilibre financier du système de retraite par répartition. Les dispositions de la convention 190 de l’OIT contre toutes les violences et le harcèlement au travail, y compris les violences sexistes et sexuelles, doivent enfin être mises en œuvre.
Pour l’environnement, des droits et prérogatives supplémentaires doivent être donnés aux représentants du personnel afin d’agir pragmatiquement et efficacement pour exercer leur mandat.
Ensemble nos organisations syndicales professionnelles et de jeunesse rappellent leur opposition à toute atteinte au principe de solidarité nationale avec la réforme du RSA ainsi qu’à la dégressivité des allocations chômage qui conduisent à stigmatiser les précaires ou privé.e.s d’emplois.
Nos propositions renforceraient l’équilibre financier du système de retraite par répartition, préservant et renforçant notre système de protection sociale collective. Nous ne tournerons pas la page et ensemble, nous sommes uni.es et déterminé.es pour gagner le retrait de la réforme et pour le progrès social ! »