Soignons nos agent.es de service Public, ils et elles sont notre bien commun. A l’appel de l’intersyndicale, plusieurs milliers de manifestant-es sont descendus dans la rue le 5 décembre. Cette première journée de mobilisation a permis aux organisations syndicales de rappeler au ou à la ministre qui succédera à Guillaume Kasbarian leurs revendications.
« Nos organisations ont obtenu l’abandon de la suppression des catégories C, B et A de la fonction publique envisagée au titre du projet de loi dit « Guerini ». Le ministre s’était aussi engagé à rediscuter de son projet « d’agenda social ». Mais force est de constater que Guillaume Kasbarian n’a pas répondu à la plupart des autres propositions et revendications portées par les organisations syndicales » ont rappelé leurs représentant-es.
La mobilisation du 5 décembre visait à dénoncer les 3 jours de carence dans la fonction publique et la diminution de l’indemnisation des jours d’arrêt maladie, « mesures stigmatisantes qui impacteront les agents publics les plus fragiles et touchés par la maladie, d’ailleurs souvent contractée dans le cadre de leur exercice professionnel. »
Le ministre doit aussi renoncer au non versement de la GIPA. La GIPA est la garantie individuelle de pouvoir d’achat qui avait depuis 2008 l’objectif de compenser le gel du point d’indice des fonctionnaires. Elle était réservée aux agent·es dont l’évolution du traitement indiciaire brut sur les 4 dernières années était inférieure à l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Son non versement est inacceptable.
Les organisations syndicales (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, UNSA et Union Pirate) ont réaffirmé l’urgence « d’apporter des réponses aux revendications salariales des personnels de la fonction publique. Ceci passe par l’ouverture de négociations en faveur de mesures générales, de mesures sur les carrières et les grilles indiciaires, de mesures ambitieuses pour l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes et le maintien du calcul et du versement de la « Gipa ». »
Les félicitations adressées par Guillaume Kasbarian à Elon Musk ont été perçues comme une gifle par les organisations syndicales. « Si les orientations du ministre quant à la fonction publique ne font guère mystère tant ses premières décisions attaquent de plein fouet les agent·es publics, ces félicitations ont le mérite de la clarté : le ministre fait sienne la volonté de ne voir les fonctionnaires et le travail qu’ils et elles exercent que comme des objets de simplifications et des choses à supprimer. Les agent·es publics sont une nouvelle fois jeté·es en pâture. Le fonctionnaire bashing ne s’arrête pas. C’est inadmissible de la part d’un ministre, encore plus quand ça émane de celui de la Fonction publique.
Nous assistons à une remise en cause du principe même d’égalité de traitement des usager-ères des services publics. Ainsi, ce sont ces dernier-ères qui pâtiront de ces attaques contre la fonction publique et ses agent-es : manque d’enseignant-e et d’encadrant-e dans les établissements scolaires, urgences surchargées dans les hôpitaux, suppressions de places dans l’enseignement supérieur, etc… Rendant de fait impossible l’accès à un service public de qualité ! »
Car l’érosion des services publics et des services au public qui disparaissent dans les zones rurales entretient un profond sentiment d’abandon qui se traduit sur les derniers scrutins par un vote renforcé pour le rassemblement national. « Ce parti d’extrême droite n’est pourtant pas une solution en termes de politique, bien au contraire » ont rappelé les représentant-es des organisations syndicales. « La fonction publique et le monde associatif est un socle important de la cohésion sociale sur notre territoire, ils ne méritent pas d’être entamés sous les coupes budgétaires car le risque de fracture démocratique est trop grand. Nos responsables politiques doivent en prendre conscience. »