« On est socialiste à partir du moment où l’on a cessé de dire : « Bah ! C’est l’ordre des choses ; il en a toujours été ainsi, et nous n’y changerons rien », à partir du moment où l’on a senti que ce soi-disant ordre des choses était en contradiction flagrante avec la volonté de justice, d’égalité, de solidarité qui vit en nous » résumait Léon Blum. C’est précisément à changer cet « ordre des choses » que nous invitent les 7 contributions thématiques dont les premier-es signataires sont Finistèrien-nes.
4 ont été présentées par des adhérent-es de la section de Morlaix, une par Ingrid Berthou, de la section presqu’île Châteaulin, l’autre par Olivier Galiana de la section du pays bigouden et la dernière par Morgane Brasecu de la section de Concarneau et Ingrid Berthou. Certaines avancent des propositions très précises et concrètes, d’autres invitent plus à la réflexion philosophique sur l’engagement socialiste. Cependant, elles sont parfaitement complémentaires en apportant des éléments de réponse à la question : pourquoi et comment changer l’ordre des choses ?
Dans leurs contributions, Ingrid Berthou et Morgane Braescu dressent un tableau particulièrement sombre de la situation actuelle, en particulier, en ce qui concerne la santé mentale dans celle intitulée « Psychologues humanistes, psychologues socialistes »
L’ampleur des crises, démocratiques, sociales, environnementales… et la perspective de l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir appellent des solutions humanistes et notamment, la promotion de la psychologie dans tous les secteurs de la société pour contrecarrer les pulsions de peur et de haine, dans la vie politique en générale, en commençant, pour montrer l’exemple, au sein du Parti Socialiste.
Pour Morgane Braescu, le PS doit renouer avec la praxis. Ce concept, forgé par Aristote et repris par Marx, puis par Jean-Paul Sartre, désigne des actions conscientes et orientées, destinées à changer le réel et donc porteuses de sens. Il ne suffit plus de dire, de juger ou de commenter mais d’agir et de joindre le geste à la parole.
Les adhérent-es de Morlaix, quant à eux proposent des solutions concrètes pour changer la vie, et donc l’ordre des choses, dans des domaines comme l’assurance maladie, la lutte contre les déserts médicaux, l’éducation ou le logement avec des suggestions souvent audacieuses comme l’instauration d’une prise en charge intégrale des frais de santé par la sécurité sociale ou l’attribution d’une compétence fiscale aux EPCI (Établissement public de coopération intercommunale) de manière à pouvoir taxer les résidences secondaires et ainsi financer des projets immobiliers et des politiques de transport public.
Toutes ces propositions ne pourront se réaliser qu’avec une puissance publique forte pouvant s’appuyer sur des services publics ambitieux ajoute Olivier Galiana qui, dans la contribution dont il est le premier signataire, rappelle le rôle essentiel qu’ils ont joué, les attaques dont ils ont fait l’objet, et le rôle central qu’ils doivent jouer demain pour recréer de la cohésion là où les libéraux ont fabriqué de la division et de l’individualisme.
L’extrême-droite et la droite ont choisi d’attiser les passions tristes, optant délibérément pour Thanatos contre Éros. Les auteurs de ces contributions invitent au contraire à faire le choix d’une radicalité portée par un élan collectif et tournée vers l’intérêt général.