« Favoriser l’éducation par rapport à la répression ». Dans un communiqué publié le 24 avril, le réseau français des villes éducatrices (RFVE), présidé par l’élue brestoise Émilie Kuchel, rappelle que ses élu-es « continueront à favoriser partout où c’est possible l’éducation par rapport à la répression »
« En tant qu’acteurs éducatifs proches du terrain, nous connaissons la réalité et les enjeux que posent certaines situations lorsque des enfants et des jeunes sortent du cadre et que leurs parents ne sont pas en mesure de les aider. Nous savons que la sanction est parfois nécessaire en éducation, mais un mineur qui commet un acte de délinquance ne peut être catalogué pour toutes ses études. Nous sommes attachés à ce que la sanction judiciaire, quand elle intervient, ne soit pas doublée d’une sanction éducative » insistent les élu-es du RFVE.
Nous demandons à l’État de garantir les conditions de réussite pour tous les élèves
« Sur la réponse à donner, nous ne partageons pas la vision du Premier ministre, et nous posons comme toujours la question des moyens : nous demandons à l’État de garantir les conditions de réussite pour tous les élèves en mettant un professeur devant chaque classe, en accompagnant correctement les enfants porteurs de handicap, et en soutenant les associations proposant des temps éducatifs autour de l’école (centres sociaux, associations d’éducation populaire).
Les moyens de l’éducation spécialisée et de la protection de l’enfance sont également insuffisants, affaiblissant l’accompagnement des parents en difficulté et des enfants en danger. Enfin, les structures de santé mentale sont submergées alors que les besoins augmentent. En somme, tous les acteurs éducatifs institutionnels ou associatifs, dont le maillage devrait permettre de faire tenir la jeunesse avec le reste de la société, et non pas contre, ont été délaissés par l’État depuis de nombreuses années. La question de l’usage des réseaux sociaux doit aussi être considérée.
Nous pensons que les enfants et les jeunes ont besoin d’une politique éducative ambitieuse, qui permette à chacune et chacun de s’épanouir à l’école dans des classes qui ne soient pas surchargées, et autour de l’école dans des activités de qualité qui permettent de s’émanciper. Nous pensons que les enfants en difficulté doivent être protégés, que les mineurs délinquants doivent se voir offrir un cadre sécurisant, au lieu de punitions pour eux et leurs parents parfois déjà submergés ».
Le RFVE invite le premier ministre « à revoir ses positions en mettant en place un véritable dialogue avec les acteurs de terrain »