Ils et elles ne voulaient plus rester spectateurs et ont décidé de devenir acteurs. Depuis le mois de juin, le Parti Socialiste enregistre une vague d’adhésions. « Un peu plus de 3000 sympathisants nous ont rejoint ce qui représente un apport d’environ 10% » précise Lotfi Moussa, secrétaire national adjoint à l’accueil des nouveaux adhérents. Dans le Finistère, le pourcentage se situe plutôt aux alentours des 12%.
Cette vague a traversé tout le département, de Plouigneau à Audierne et de Lampaul-Plouarzel à Mellac, même si Brest, Quimper et la 6e circonscription enregistrent le plus grand nombre de nouvelles adhésions.
Plutôt un homme aux alentours de 45 ans
S’il fallait établir un portrait-robot, le nouvel adhérent type serait un homme (63,4%) de 47, 2 ans. Mais cette moyenne cache de grandes disparités puisque la benjamine a 17 ans et l’aîné 81 ans. Ce portrait-robot est conforme à ce qu’observe le secrétariat national avec un âge moyen de 45 ans. « Mais on est bien obligé de constater que les femmes rencontrent encore des freins à l’adhésion » regrette Lotfi Moussa.
Cependant, quels que soient leur âge, leur genre ou la taille de leur commune, les adhérent-es de la « promo 2024 » partagent de nombreux points communs et en particulier la volonté de renforcer le Parti Socialiste.
Ils et elles n’ont pas rejoint le PS sur un coup de tête en découvrant le résultat des élections européennes. D’ailleurs, on compte 12% de ré-adhésions de militant-es qui avaient quitté le PS dans les années 2014/2015. Depuis plusieurs années ils et elles suivaient l’activité du PS même si, en fonction des élections, ils n’ont pas tous toujours voté pour ses candidat-es depuis 2017.
Défendre les acquis de la gauche
Ce n’est pas tant la peur de l’extrême-droite qui les a motivés, que la perspective de voir les acquis de la gauche remis en cause par une potentielle victoire de Jordan Bardella. Ils et elles sont profondément attachés aux valeurs de justice sociale, de solidarité, de partage ou de tolérance. La crainte d’une remise en cause de droits, comme l’IVG ou le mariage pour tous les a poussés à rejoindre le PS.
La conjonction politique du mois de juin, c’est-à-dire un PS en tête de la gauche aux Européennes et dans la foulée une dissolution improvisée risquant de permettre à l’extrême-droite d’accéder au pouvoir les a incités à franchir le pas.
Cet engagement peut prendre plusieurs formes. Certains rejoignent le PS pour, dans un premier temps, apporter leur soutien, échanger avec des militants qui partagent les mêmes valeurs et découvrir comment fonctionne ce parti qu’ils ont toujours connu. Tous veulent participer à la définition de la ligne du parti.
Une volonté de s’engager au niveau local
Mais pour plusieurs d’entre eux, l’adhésion au PS, ne se limite pas à participer aux votes nationaux mais se traduit par un engagement dans leur commune. Parce que c’est précisément au niveau local qu’il peut être le plus déterminant, pour permettre à la gauche de conserver la mairie, ou, au contraire, pour battre la droite en 2026.
Signe de cette envie de mieux comprendre le fonctionnement et l’histoire du PS, une vingtaine de nouveaux adhérents ont participé le dimanche 15 septembre à Plougastel-Daoulas à une session de formation organisée par le secrétariat fédéral.
« Le PS est redevenu attractif, en particulier chez les jeunes » se félicite Lotfi Moussa. « Mais il faut tout de même regarder de près ce qui empêche encore certains adhérent-es de nous rejoindre ».
Dans le courant du mois d’octobre, le premier secrétaire Olivier Faure proposera aux nouveaux adhérents de « la vague 2024 » une rencontre en visio conférence afin de leur souhaiter la bienvenue au PS, mais surtout de répondre à leurs questions.