Tristan Foveau était le 9 septembre, avec Bernadette Malgorn, l’invité de « Bonjour Bretagne » sur Tébéo, pour analyser la rentrée politique.
Pour le Premier secrétaire fédéral, la situation dans laquelle se trouve le pays résulte de plusieurs paris perdus par Emmanuel Macron.
Premier pari perdu, au moment de la dissolution : que la gauche n’ait pas le temps de s’unir. L’objectif du président de la république étant de la prendre de court. Et pourtant, même si ça s’est passé dans la douleur, elle est parvenue à s’entendre et à présenter des candidat-es uniques.
Ensuite, il a parié sur l’échec du nouveau front populaire. Or, même si personne n’a réellement gagné les législatives, la gauche est arrivée en tête, en nombre de député-es.
Il aurait dû en tenir compte mais il a tenté un troisième pari, qu’il a aussi perdu : que les partis du NFP ne puissent pas se mettre d’accord sur un ou une candidate pour former un gouvernement. Or, ils ont désigné Lucie Castets.
Tous ces éléments auraient dû conduire le chef de l’État à nommer la candidate du NFP à Matignon. « Mais pour éviter de prendre acte de la victoire, même relative de la gauche, il a fait le choix de s’associer avec le RN et faire de Marine Le Pen l’arbitre de la stabilité institutionnelle » a dénoncé le premier secrétaire fédéral.
Ce gouvernement a une date de péremption assez courte. S’il arrive à passer l’obstacle du discours de politique générale, il risque de tomber sur le vote du budget ou très peu de temps après puisque Marine Le Pen ne voudra pas laisser à la gauche le monopole de l’opposition.
Pour Tristan Foveau « Emmanuel Macron, quand ce gouvernement tombera, sera obligé de tenir compte des lignes rouges sur lesquelles il n’a pas voulu bouger depuis sa défaite du 7 juillet, c’est-à-dire notamment la réforme des retraites et l’augmentation des salaires ».