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Le PS : fer de lance de la lutte contre l’extrême-droite

La détermination en action des organisatrices de cette journée de travail pour lutter contre l’extrême droite

Le 15 mars, le Parti Socialiste, en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès, organisait à la Bellevilloise, à Paris, un séminaire sur la lutte contre l’extrême-droite.

Jérôme Jean, adhérent de la section Brest Lambé Bellevue y a participé et revient sur les principaux points évoqués dans les 3 table-rondes de cette journée.  

Alors que l’extrême-droite se déploie nationalement et internationalement de manière inédite en utilisant les médias et les réseaux sociaux pour propager son discours de haine, le Parti Socialiste continue son travail programmatique et militant en vue des élections municipales de 2026 et du projet pour 2027.

La journée était organisée en différentes tables rondes : “Idéologie, programme et langage de l’extrême-droite : mieux connaître pour mieux combattre”, “Désinformation et fake News : comment riposter ?” et “En Europe comme dans nos communes : sortir de la tétanie, convaincre et agir”.

Idéologie, programme et langage de l’extrême-droite : mieux connaître pour mieux combattre

La première table ronde « Idéologie, programme et langage de l’extrême-droite : mieux connaître pour mieux combattre » était animée par Jérémie Peltier, co-directeur de la Fondation Jean-Jaurès, avec Raphaël Llorca, co-directeur de l’Observatoire « Marques, imaginaires de consommation et Politique », Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice générale de BVA Xsight, Antoine Jardin, co-directeur de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès et Corinne Narassiguin, Sénatrice de la Seine-Saint-Denis.

D’emblée, il a été souligné l’impératif moral et électoral de ne pas renoncer à s’adresser aux électrices et aux électeurs du RN et à les convaincre.

Adélaïde Zulfikarpasic a évoqué le contexte du vote Rassemblement National depuis les législatives 2024, avec les éléments-clés tels que : la perméabilité des 24/34 ans qui votent encore d’abord à gauche ; des retraités qui votent de plus en plus pour le RN ; les difficultés sociales des gens qui les font se tourner vers le RN ; le sentiment que les autres partis politiques ont failli, notamment la gauche, mais aussi la présidence d’Emmanuel Macron ; le RN est devenu un parti comme un autre ; etc.

Elle a indiqué les thématiques principales du vote RN à savoir la peur du « grand remplacement » et du grand déclassement, l’immigration, la sécurité, le pouvoir d’achat, la santé.

Concernant la gauche, en tant que “sondeuse” Adélaïde Zulfikarpasic a nommé les griefs retenus : La gauche ne s’est pas emparée de ces sujets (sécurité immigration ; « Immigration, ce grand tabou de la gauche »). Elle cite quelques mots de citoyens : “les immigrés ont plus de droits” créant un sentiment d’injustice se traduisant par ces mots : ”Oui pour aider mais pas au détriment des Français.

Pour Antoine Jardin “Le RN ne se pose pas la question de ce que fait la gauche”. Selon lui, la gauche a une bonne marge de progression pour récupérer l’électorat de droite (qui s’effondre) et qui vote RN. Il pose cette question : “A gauche, est-on capable de récupérer ces votes ?” Il est revenu sur le thème de la sécurité en encourageant à déployer des idées concrètes en réponse à ce sentiment. Il a détaillé les trois “cercles” de sentiments ressentis par la population quand on parle “Sécurité” : une personne peut être victime, une personne peut avoir peur d’être victime, ou une personne peut être préoccupé par la sécurité car elle a entendu dans son entourage ou a vu, lu des faits divers. Il invite toute la gauche à continuer à travailler en sachant que les résultats ne seront pas pour tout de suite.

Raphaël Llorca publie une newsletter mensuelle, intitulée « Lire les barbares », qui critique la production intellectuelle réactionnaire, en analysant les figures et ouvrages influents de la droite. Il décrit la situation actuelle aux Etats-Unis. Il s’agit d’une situation qui, en fait, fragilise le RN et sur laquelle la gauche peut s’appuyer grâce à ce thème : la puissance publique et le rapport à l’État, notamment l’intérêt de la France. Selon lui, cette idée est “un boulevard d’invention pour la gauche”. Il recommande à la gauche de choisir ses radicalités non pas sur la forme mais sur le fond.

Corinne Narassiguin a posé la question du déficit à gauche de la doctrine “Patriotisme”, en invitant à passer le mur du son c’est-à-dire à être audible sur ce sujet en France et Europe et se réapproprier les questions de l’identité républicaine. Concrètement, qu’est-ce que la gauche peut offrir aux électeurs du RN ? Car, « il y a eu une rupture de confiance. On est capable de radicalité mais il faut que nos solutions soient crédibles. On a oublié qu’à gauche il faut changer la vie des gens et pas seulement gérer les choses. » Il s’agit de réduire les inégalités territoriales, de trouver des solutions différentes selon les territoires.

Voici quelques verbatim lors de la séquence Questions/Réponses.

  • Gauche : comment reconstruire à gauche par l’économie ?
  • Le RN a de l’argent pour étudier et construire concrètement des sites internet, payer des « influenceurs » etc…
  • Continuer à travailler les liens avec les syndicats et les consolider.
  • Tabou à gauche : oui il faut aller chercher de l’argent auprès de mécènes.
  • Temporalité : on est pris en étaux entre l’immédiateté et le long terme.
  • Juste gérer le quotidien, c’est compliqué et à quel moment ça devient visible.
  • De quelle manière parle-t-on de laïcité dans ce pays ?
  • Pourquoi vouloir éviter la radicalité ? Le RN a compris que l’émotion est un moteur du vote.
  • Notion de responsabilité d’une gauche dite “moraliste”.

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Désinformation de masse et Fake news : Comment contrer et riposter ?

La deuxième table ronde « Désinformation de masse et Fake news : Comment contrer et riposter ? » était animée par Ninuwé Descamps, secrétaire nationale à la Veille contre l’extrême-droite, avec Pierre Plottu, journaliste à Libération et auteur du livre « Pop fascisme », Chloé Ridel, députée européenne et Pierre-Eugène Burghart, avocat spécialisé en droit de la presse.

La première question posée était : “Par quels mécanismes narratifs, l’extrême-droite transforme-t-elle les demi-vérités en récit ?”

Pierre Plottu présente son expérience de journaliste spécialiste de l’extrême-droite. Il décrit le contexte actuel en donnant l’exemple du thème du “Grand remplacement”, une théorie raciste, qui est devenue mainstream alors que le mot “antifasciste” est quasi devenu une insulte.

Il souligne que les ressorts narratifs de l’extrême-droite sont les mêmes depuis toujours : le mensonge, jouer sur les peurs et l’humour. Selon lui, il s’agit d’une bataille culturelle dans laquelle la fachosphère a eu “le talent de répondre simplement à des sujets compliqués et ces réponses sont parfaitement adaptées aux réseaux sociaux. La fachosphère sait manipuler les algorithmes, ces formules mathématiques secrètes. Si vous savez manipuler les réseaux sociaux, vous contribuerez à la viralité des messages.

Chloé Ridel cite deux mots-clés “désinformation et déstabilisation ». Elle précise que l’Europe a adopté le Digital services act qui peut se résumer ainsi : ce qui est interdit dans la vraie vie est aussi interdit sur les réseaux sociaux. Mais, par exemple, Musk n’en a rien à faire. Il faut être aussi conscient que la Russie embauche des gens pour se créer des comptes et selon une liste de sujets “sensibles”, ces gens vont créer, publier et amplifier des sujets dans un but de déstabilisation. Ce qui donne une impression de ne plus se comprendre et de ne plus se parler.

Une solution : avoir des médias robustes pour rétablir du dialogue qui passerait par une grande loi sur la concentration des médias.

Elle conclut son intervention : “Arrêtons d’avoir peur d’être une puissance politique.

Pierre-Eugène Burghart a présenté le cadre législatif concernant les médias et leurs contenus. Il a cette analogie : “Le dispositif légal est comme un filet de pêche avec d’énormes mailles”. Par exemple, l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) qui est garante de la liberté de communication et veille au financement de la création audiovisuelle et à la protection des droits, ne régule pas les influenceurs sur Internet.

Il prend aussi l’exemple de la chaîne C8 en précisant le vocabulaire utilisé par l’extrême-droite et d’autres partis politiques : “On a fermé C8”. Or, ce n’est pas du tout ce qui s’est passé car les chaînes ont des obligations légales. C8 n’a pas respecté le contrat et a grillé nombres de feu rouge. Il y a donc eu sanction.

Chaque citoyen peut saisir l’ARCOM s’il constate une “fausse nouvelle”. De même, la loi du 18 juillet 1881 donne des ressources pour se défendre : le droit de réponse par exemple.

Pour l’ensemble des intervenants il est important d’éduquer aux médias, à tous les âges ; de séparer le divertissement de l’information ; d’utiliser la liberté d’expression de manière équilibrée ; d’appliquer la loi ; etc.

La concentration des médias est un vrai problème. Il faut rester démocratiquement attaché à leur pluralité.

Voici quelques verbatim lors de la séquence Questions/Réponses.

  • Pour les jeunes, les médias ce sont les influenceurs d’Internet.
  • Hiérarchisation de l’information.
  • Intervention de la puissance publique pour réguler les médias.
  • Éducation aux médias : ne pas tomber dans le piège de cette liberté d’expression imaginée par RN qui pervertit et reprend nos idées.
  • Dans le Var, l’interdiction de C8 a provoqué une grande colère chez les gens, il faut entendre ça.
  • Il y a une méconnaissance des sanctions légales qui existent.
  • Trop de liberté tue la liberté et inversement : c’est un équilibre.
  • Proportion des informations : balancier de la justesse
  • Le RN ne peut pas tout dire à n’importe quel prix. Et non. La loi doit être appliquée car on est dans un pays civilisé.
  • Si on ne met pas de limites, on arrive à des sociétés qui vont revenir sur les libertés.
  • La vision du RN sur la liberté d’expression est celle-ci : le RN peut tout dire tout en empêchant les autres de parler.
  • Aux USA, les chantres de la liberté d’expression sont les premiers censeurs.
  • Le RN est en train de gagner faute d’adversaire en face.
  • Ne jamais tomber dans l’arrogance de savoir.

 

En Europe comme dans nos communes : Sortir de la tétanie, convaincre et agir !

La troisième table ronde « En Europe comme dans nos communes : Sortir de la tétanie, convaincre et agir ! » était animée par Sarah Kerrich, secrétaire nationale à la lutte contre l’extrême droite, avec Safia Dahani, post-doctorante en sociologie à l’EHESS, Bassem Asseh, premier adjoint au maire de Nantes et Sylvain Kahn, expert de la Fondation Jean-Jaurès.

Pour une lutte concrète sur le terrain et dans la perspective des prochaines échéances électorales, il sera notamment mis en place une cellule spécifique de préparation des Municipales dans les villes RN ou qui sont menacées par lui, avec la constitution d’un réseau d’avocats pour engager la bataille judiciaire, ou encore la réalisation d’un manuel pour combattre les idées et les propositions du RN.

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Olivier Faure a conclu ce séminaire de lutte contre l’extrême-droite : “L’extrême-droite c’est l’anti-république. L’extrême-droite est du côté des puissants et non du côté des classes populaires.

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