C’est derrière une banderole unitaire (CFDT, FSU, CGT, Union pirate, Solidaires, Fédé B, Unsa, FO) qui les agents de la fonction publique et de la fonction publique hospitalière ont manifesté ce 19 mars dans les rues de Quimper et de Brest pour exiger l’ouverture sans délais de négociations afin d’améliorer les carrières et prendre des mesures générales pour les salaires, notamment en revalorisant le point d’indice.
Cette journée d’action visait à « mettre un terme à la spirale de stigmatisation et de dévalorisation de l’ensemble des personnels de la fonction publique et refuser de subir une année blanche en matière salariale ».
Les personnels ne sont pas dans l’attente de la mise en place de la « méritocratie », elles et ils revendiquent une rémunération qui leur permette de vivre dignement
Dans une déclaration commune, les organisations syndicales CGT, FO, CFDT, UNSA et SUD expriment leurs craintes vis-à-vis de la loi pour la fonction publique qui vise, selon les propos d’Emmanuel Macron à mieux reconnaître le « mérite ».
« Nous dénonçons une fois de plus une manoeuvre tendant à esquiver l’urgence de la revalorisation des salaires dans la Fonction Publique et la Fonction Publique Hospitalière, qui de plus risque de créer des divisions parmi les agent.es et de nouvelles inégalités, notamment entre les femmes et hommes. Les personnels ne sont pas dans l’attente de la mise en place de la « méritocratie », outil idéologique permettant de légitimer un système de rémunération inégalitaire, elles et ils revendiquent une rémunération qui leur permette de vivre dignement, que toutes les primes soient prises en compte pour le calcul de leurs pensions de retraite. Nous revendiquons l’augmentation du point d’indice et du traitement de base pour toutes et tous. »
Sur les 10 milliards d’euros « d’économies » annoncés, 1 milliard sera prélevé sur l’enseignement supérieur et la recherche.
Concernant l’université, l’intersyndicale a dénoncé « le soutien affirmé au développement des formations privées et un sous-financement des établissements de l’enseignement supérieur public ». Sur les 10 milliards d’euros « d’économies » annoncés, 1 milliard sera prélevé sur l’enseignement supérieur et la recherche.
A cela s’ajoutent l’application de frais différenciés pour les étudiant-es étrangers hors UE, une explosion de la précarité étudiante, le recours systématique à des vacataires sous-payés et une sélection des étudiant-es en licence, avec parcousup, et en Master avec MonMaster.
Contre le Choc des savoirs, contre la dégradation des conditions de travail et pour de vraies augmentations de salaire
« Nous défendons l’École publique, une école qui donne à tous les élèves les moyens de réussir qu’importe leur difficultés sociales, scolaires, leur handicap, leur origine ou leur religion réelle ou supposée » ont rappelé les porte-paroles de l’intersyndicale. « Et pour cela, nous sommes fortement mobilisés contre le Choc des savoirs, contre la dégradation des conditions de travail et pour de vraies augmentations de salaire »
Les organisations syndicales revendiquent « les moyens nécessaires en postes pour baisser le nombre d’élèves par classe, assurer les remplacements et l’enseignement spécialisé quand cela s’avère nécessaire. Nous dénonçons l’annulation de 700 millions d’euros de crédits dans le budget de l’Éducation nationale : elle va avoir des effets concrets dans les écoles et établissements, pour les élèves et les personnels alors même que l’école manque déjà de tout ! »
Le salaire dit au mérite que nos directions veulent nous imposer, c’est le salaire à la tête du client, c’est laisser les agents à la merci des arbitraire hiérarchiques.
A Brest, l’intersyndicale a dénoncé les conditions de travail dans le secteur médical et médico-social. « En 2020, la crise sanitaire du covid est venue rappeler la nécessité de réhabiliter le service public, qui est notre bien commun ».
Mais cette prise de conscience ne s’est pas traduite par des embauches ou des augmentations de salaires mais par des primes. « La prime covid. La prime d’engagement collectif. La prime des soins critiques. La prime « pouvoir d’achat ». Le forfait mobilités durables.
Toutes ces primes se sont distinguées par leur capacité à exclure et à générer un sentiment d’injustice.
Le salaire, dit au mérite, que nos directions veulent nous imposer, c’est le salaire à la tête du client, c’est laisser les agents à la merci des arbitraire hiérarchiques.
Nous nous opposons à ce salaire dit au mérite qui ne fera qu’individualiser un peu plus la rémunération et rendre conflictuelle l’exercice du travail entre collègues. »