« Nous sommes réunis dans cet hémicycle pour examiner une proposition de résolution visant à mettre fin au sans-abrisme des enfants. Nous sommes en 2025, et c’est la honte ! » s’est exclamé Jean-Luc Fichet, le 19 mars à la tribune du Sénat au nom du groupe socialiste, à quelques jours de la fin de la fin de la trêve hivernale.
Cette proposition de résolution est le fruit d’une mobilisation de la Fédération des acteurs de la solidarité et d’Unicef France qui ont publié, en août dernier, la dernière version du baromètre des enfants à la rue.
« Selon ce baromètre, à la veille de la rentrée scolaire 2024, 2 043 enfants se trouvaient sans solution d’hébergement, soit une hausse de 120 % par rapport à 2020 » a rappelé le sénateur du Finistère. « Sur ces plus de 2 000 enfants à la rue, 467 ont moins de trois ans ! Ces chiffres ne sont pas exhaustifs puisque les personnes sans abri ne font pas forcément appel au 115 ou, pire, n’arrivent pas à joindre ce numéro d’urgence. En outre, les mineurs non accompagnés sans abri et les familles vivant dans un squat ou dans un bidonville ne sont pas comptabilisés ».
Comment en est-on arrivé là ? Selon l’Insee de nombreux sans-abri se sont retrouvés dans cette situation à la suite d’un événement familial, comme une séparation, un décès ou des actes de violence. Ces drames interviennent alors que le parc du logement social est saturé, avec 2,42 millions de personnes en attente d’attribution et que les loyers du parc privé ont augmenté de 56 % en 20 ans.
Mais la responsabilité des gouvernements qui se sont succédé depuis 2017 est immense. Non seulement le logement n’a jamais été une priorité mais les APL ont baissé pour de nombreux foyers. A cela il faut ajouter la loi dite anti-squat et le détricotage de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbains).
Face aux situations dramatiques que vivent des milliers de personnes, Jean-Luc Fichet a rappelé l’engagement des socialistes pour un hébergement inconditionnel pour les personnes en situation de détresse, et « l’adoption d’une loi de programmation pour l’hébergement et le logement, en portant une attention particulière aux enfants et aux familles. »
La résolution a été adoptée à l’unanimité.