La dénonciation des programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est un cheval de bataille idéologique pour l’extrême-droite mondiale qui n’hésite pas à multiplier les rumeurs pour effrayer les parents. Les groupuscules qui relaient ces fake news en France ont trouvé un allié avec le ministre de la réussite scolaire qui a émis des réserves sur le programme en cours de de préparation par le ministère de l’éducation nationale. Émilie Kuchel, présidente du réseau des villes éducatrices, vient, dans un communiqué, de rappeler que ce programme vise avant tout à protéger les enfants.
« Alors que la parole s’est libérée sur les violences sexuelles, il paraît difficile de ne pas être convaincu de la nécessité que les enfants reçoivent une éducation aux notions de consentement et d’intimité, de manière progressive et adaptée à leur âge et leur développement » estime Émilie Kuchel. « Les adultes ont le devoir de protéger les enfants et ne pas les laisser seuls face aux menaces qui peuvent les entourer » alors que, chaque année, 160 000 enfants sont victimes d’inceste et de violences sexuelles.
Pour Émilie Kuchel, « l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est complémentaire de la lutte contre le harcèlement et contribue aussi à l’acceptation des différences et au respect d’autrui, et à la lutte contre les stéréotypes, y compris les stéréotypes de genre ».
A l’heure actuelle, les trois heures annuelles prévues par les textes sont très difficilement mises en œuvre. Contrairement aux groupuscules d’extrême-droite, le réseau des villes éducatives considère qu’il est « urgent de développer la formation des enseignants à ces sujets délicats et de soutenir les personnels qui s’engagent auprès des élèves ». Il attend des ministres de l’éducation nationale qu’ils ou elles s’engagent à favoriser l’application effective de la loi Aubry du 4 juillet 2001 et donner aux établissements les moyens de l’appliquer.