Dans sa démarche pour rendre la ville toujours plus inclusive pour les personnes en situation de handicap, Quimper vient de se doter d’un nouvel outil : un CLH (conseil local du handicap) qui a tenu sa première réunion le 17 février.
« C’était un de nos engagements de campagne » rappelle Matthieu Stervinou, adjoint au maire chargé des solidarités et handicaps.
« Nous avions remarqué, lorsque nous avons élaboré notre programme, que Quimper manquait de structures pour entendre les demandes des personnes en situation de handicap » rappelle Matthieu Stervinou. « Il y a bien les CCAPH (Commission intercommunale pour l’Accessibilité́ des Personnes Handicapées) et les CIAPH, (Commission Communale pour l’Accessibilité des Personnes Handicapées), obligatoires, mais il s’agit d’instances très descendantes qui ne se réunissent qu’une fois par an pour fournir aux associations des informations sur les mesures prises par la collectivité pour favoriser l’accessibilité. Nous voulions quelque chose de plus participatif car nous partons du principe que les personnes en situation de handicap sont les experts du quotidien, ce sont elles qui connaissent le mieux les difficultés auxquelles elles sont confrontées. »
Encore peu de communes se sont dotées de CLH
La municipalité a pris le temps de définir le périmètre de ce CLH et sa composition. « Nous voulions que toutes les formes de handicaps soient présentes dans cette instance, ce qui n’est pas le cas dans les CCAPH » précise Matthieu Stervinou. Ce travail préparatoire a permis de constater que très peu de communes comme Nantes ou Angers se sont dotées de CLH. Tout reste donc à inventer pour celles, comme Quimper, qui souhaitent donner la parole aux personnes en situation de handicap.
Suite à un appel à candidature, qui a reçu 72 réponses, le CLH, présidé par Françoise Richard, conseillère municipale déléguée chargée de l’inclusion des personnes en situation de handicap a été composé autour de 4 collèges : celui des habitants de Quimper concernés directement ou indirectement par les questions liées au handicap (personnes en situation de handicap, aidants, familles), celui des représentants d’associations et d’établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) œuvrant dans le champ du handicap (ESAT, SESSAD, IME, SAMSAH, SAVS, etc.), celui des représentants des conseils de quartiers et enfin celui des élu-es. En tout le CLH compte 35 membres. « Cependant, il se peut que dans quelques temps d’autres membres viennent le rejoindre puisque nous nous sommes rendu compte que certains handicaps n’étaient pas représentés » précise Matthieu Stervinou.
Mieux comprendre les handicaps permet de mieux vivre ensemble
La première réunion a permis de définir les priorités du CLH autour de deux axes d’action. D’abord la sensibilisation de la population aux handicaps. Au quotidien, des personnes en situation de handicap sont confrontés à des difficultés. On pense aux voitures qui se garent sur les trottoirs et bloquent les personnes qui se déplacent en fauteuil roulant, mais comme la plupart des handicaps sont invisibles, il arrive encore trop souvent que des personnes soient agressées verbalement voire physiquement parce que leur comportement paraît étrange. « Mieux comprendre les handicaps permet de mieux vivre ensemble » insiste Matthieu Stervinou.
Et ensuite l’accessibilité aux sports, à la culture, aux équipements, aux transports… Et ce sont bien les personnes qui rencontrent des difficultés à accéder aux musées, aux médiathèques ou aux salles de sports qui sont les plus à même d’avancer des propositions sur ces questions et favoriser ainsi l’inclusion.
Les élu-es de Quimper pourront, en fonction des projets, solliciter les avis du CLH qui a pour ambition de faciliter le dialogue et la participation citoyenne et de permettre de s’appuyer sur l’expertise des usagers en situation de handicap pour adapter leurs projets.