Il y a 10 ans, le 5 juin 2013, Clément Méric fut tué par des skinheads, proches du groupuscule « 3e voie », dissout un mois plus tard.
Âgé de 18 ans, originaire de Brest, Clément Méric poursuivait ses études à Science Po Paris. Il avait croisé ses assassins lors d’une vente de vêtements Fred Perry. Ces derniers portaient des tee-shirts sur lesquels on pouvait lire « white power » et « 100 % pure race ». Clément Méric avait dénoncé ces provocations. Mais ses agresseurs portaient également des poings américains. Les 5 coups portés au visage ont été fatals.
En première instance, en 2018, la cour d’assises de l’Essonne avait condamné les deux agresseurs à 7 et 11 ans de prison. En appel, ces peines furent réduites à 8 et 5 ans.
Au cours de leur procès, les accusés ont tenté de minimiser leur engagement à l’extrême-droite. Le tatouage « travail, famille, patrie » ? Ils n’en connaissaient pas la signification. La référence à Mein Kampf sur leur profil Facebook ? Un livre qu’ils n’avaient même pas lu. Ils ont même tenté de plaider la légitime défense. Alors que Clément Méric, en phase de rémission d’une leucémie, n’était absolument pas armé.
L’extrême-droite est, intrinsèquement, violente. Lorsqu’on défend la notion de « races » et qu’on estime que certaines sont supérieures aux autres, lorsqu’on considère les immigrés comme des envahisseurs, lorsqu’on entretient le culte de la virilité, lorsqu’on exalte la nostalgie de la monarchie ou de l’État français, on sort du cadre républicain.
Clément Méric a dénoncé cette idéologie haineuse. Il l’a payé de sa vie.