« Notre France, parlons-en ! » c’est un peu l’anti « grand débat » qu’Emmanuel Macron avait lancé en 2019 pour apaiser la crise des gilets jaunes.
Le président de la République avait été contraint d’organiser, avec l’aide des mairies, une consultation des Françaises et des Français. Le Parti Socialiste a, quant à lui, décidé de se tourner vers eux.
Alors que personne ne sait exactement où sont rangées les cahiers de doléances, le Parti Socialiste a confié à un partenaire indépendant, l’agence Grand Public, le soin de recueillir les témoignages de plus de 100 personnes, représentatives de la diversité française, de les conserver et de les confier à des universitaires.
Renouer la confiance
C’est à Rennes, le 11 décembre, que le Parti Socialiste a entamé son tour de France en présence d’Olivier Faure. « La situation dans le monde et les résultats successifs des élections locales et nationales montrent l’ampleur de la crise démocratique et de la perte de confiance et de dialogue entre les citoyens et les grandes institutions, notamment les partis politiques » a rappelé le premier secrétaire du PS pour expliquer cette démarche.
Lorsqu’on demande aux Françaises et aux Français de parler de la France et de son avenir, plusieurs éléments, en apparence contradictoires, ressortent. Ils et elles décrivent un pays menacé par la concurrence internationale, un système social performant, mais en danger. Et en même temps, ils et elles considèrent que notre pays dispose d’atouts majeurs, comme sa culture, son patrimoine, son savoir-faire. Et c’est bien ce paradoxe qui les rend souvent furieux : comment accepter les inégalités dans un pays riche ?
Et surtout, comment envisager l’avenir dans un pays qui sacrifie sa jeunesse en ne lui donnant pas les moyens d’entrer dans la vie active. La question du coût du logement, de la ségrégation scolaire, des stages ou de parcoursup ont souvent été évoquées halles de la Brasserie à Rennes.
Autre motif d’angoisse, notre capacité d’adaptation au réchauffement climatique ou la détérioration de la qualité de l’eau.
La France est un pays métissé et pluriculturel
Pour Olivier Faure, les deux éléments à retenir de la première rencontre de « notre France parlons-en ! » sont l’attachement aux biens communs, comme la santé ou les services publics en général, et la volonté, mais aussi les difficultés à vivre ensemble. « Avec le recul, nous avons sans doute commis une erreur en refusant d’entrer dans le débat sur l’identité nationale lorsque Nicolas Sarkozy l’a lancé » a reconnu le premier secrétaire fédéral. « Car deux visions s’opposent et nous devons défendre la nôtre : celle d’un pays métissé, pluriculturel, héritier des Lumières, de la Révolution, de la Commune, du Conseil national de la Résistance. Nous avons besoin de retrouver ce souffle, de réécrire un récit commun. »
L’arrivée du tour de France, et donc la restitution des témoignages, après des étapes, notamment, dans la Creuse, le Nord ou l’Aude, est prévue au mois de mars, à Toulouse.