« On attend du gouvernement qu’il résiste à la pente fatale, au lieu de quoi il s’y précipite ». Lundi 17 février, Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée et les 65 autres député-es socialistes et apparenté-es ont déposé une motion de censure contre le gouvernement Bayrou qui, depuis plusieurs semaines offre des victoires culturelles au RN, sapant ainsi notre pacte social, édifié précisément au lendemain de guerre pour tourner la page du gouvernement de Vichy.
Plusieurs points, ça forme une ligne. Or, les ministres de ce gouvernement multiplient les signes de connivence avec les obsessions de l’extrême-droite.
C’est le premier ministre lui-même qui utilise l’expression « submersion migratoire ». C’est le ministre de l’Intérieur qui estime que l’État de droit n’est “ni intangible ni sacré”. Ce sont les députés du “socle commun” qui choisissent de tourner le dos à l’esprit de l’ordonnance de 1945 avec la proposition de loi relative à la justice des mineurs, qui rompt l’indispensable équilibre entre éducation, prévention et répression. C’est encore la remise en cause du pacte vert européen par le gouvernement, la fin de l’autonomie des agences sanitaires ou le vote par la majorité sénatoriale de la dépénalisation des atteintes à la biodiversité.
« Face aux attaques contre notre modèle démocratique, à la remise en cause de notre contrat social, à la dérégulation économique, au saccage de notre planète et au mensonge érigé comme fait alternatif, promus dans notre pays par le Rassemblement national, le gouvernement de la France doit s’ériger comme un rempart » estiment les député-es socialistes. « Or, celui de François Bayrou n’en est pas un. Pire, dans la continuité des gouvernements précédents depuis 2017, il est l’accélérateur de nombreux affaissements politiques et moraux. »
La motion de censure socialiste devrait être débattue mercredi 19 février.