La banderole déployée sur la façade de la halle aux grains où se tenait le campus 2024 et derrière la scène du meeting unitaire appelait les socialistes à « gagner la bataille » qu’elle soit idéologique, culturelle, politique ou électorale.
« Il y a 4 enseignements à tirer de la séquence électorale du printemps » a résumé le politilogue Rémi Lefebvre en introduction du campus de Blois.
Elle a d’abord été marquée par un regain de participation qui invalide l’idée d’une dépolitisation de l’électorat. « Lorsque l’enjeu est clair, les Françaises et les Français se mobilisent ». S’il est difficile d’interpréter le message qu’ils ont voulu adresser, on peut tout de même considérer qu’ils ont exprimé un désir de changement et n’ont pas voté pour une grande coalition.
Ensuite, il faut admettre que l’extrême-droite a remporté un succès historique aux Européennes confirmé aux Législatives. Entre les législatives de 2022 et celles de 2024, le RN est passé de 4,5 à 9,4 millions d’électeurs.
Mais cette séquence s’est conclue par une victoire du nouveau Front populaire. « Même si la géographie électorale de la gauche peut apparaître inquiétante puisqu’elle devient de plus en plus métropolitaine » précise Rémi Lefebvre.
Et enfin, au sein du bloc de gauche, les élections européennes et législatives se sont traduites par un rééquilibrage du rapport de force en faveur des sociaux-démocrates.
L’université de rentrée s’est tenue dans un moment où le PS doit affronter des défis inédits. « Nous en avons plusieurs à relever et ce campus doit nous aider à les préparer » ont expliqué Corinne Narassiguin, secrétaire nationale à la coordination et aux moyens du parti et Nina Karam-Leder, secrétaire nationale à la programmation des grands événements.
D’abord celui de la formation des adhérent-es et des sympathisant-es pour mieux connaître l’histoire du PS et de la gauche, mais aussi pour être plus présents et plus efficaces sur les réseaux sociaux ou pour accueillir les nouveaux adhérent-es.
Ensuite la bataille des idées et des propositions avec le projet du Nouveau Front Populaire mais aussi du programme des Socialistes tel qu’il est porté par nos parlementaires, à l’Assemblée, au Sénat et au Parlement européen et par nos élu-es dans les collectivités locales.
Et enfin la bataille contre l’extrême-droite. « Nous avons obtenu un sursis en arrivant en tête aux dernières législatives mais nous devons encore nous aguerrir et nous préparer à l’affronter » a insisté Nina Karam-Leder. Cela passe par la dénonciation de son projet et de ses méthodes mais aussi par la définition d’une stratégie pour s’adresser aux électrices et aux électeurs qui ont pu être tentés de voter pour lui.
Les élections législatives ont confirmé la tripartition de la vie politique française autour de trois blocs : le nouveau Front Populaire, l’extrême-droite, et le centre-droit macroniste. A Blois, le Parti Socialiste a démontré qu’il est la force motrice du bloc de gauche.