En arabe, espoir se dit amani. C’est aussi le nom de l’association humanitaire bretonne, basée à Lannion qui, depuis 20 ans, intervient à Gaza pour fournir du matériel médical ou une aide psychologique aux enfants traumatisés.
Au lendemain de la résolution de l’ONU exigeant un cessez-le-feu à Gaza, le 26 mars, l’AFPS (Association France Palestine solidarité), avec le soutien des Amis du Monde diplo et sous la « bannière » du Collectif brestois pour une paix juste au Proche-Orient, auquel participe le Parti socialiste, a organisé, à la fac de Brest, une conférence sur l’aide médicale à Gaza.
Depuis plus de 20 ans, la communauté médicale bretonne intervient régulièrement en Palestine ont expliqué, notamment, le professeur Dominique le Nen, le docteur Salim Arab, président d’Amani et la pneumologue Irène Frachon.
Une prison à ciel ouvert
Il est assez difficile de se rendre compte de la vie dans la bande de Gaza. Pour faire comprendre la réalité de cette « prison à ciel ouvert », Dominique le Nen a utilisé une comparaison finistérienne. « La bande de Gaza, c’est un territoire de 40 kilomètres de long sur 10 de large. Rapporté au Finistère, c’est un territoire qui irait, sur la côte, de Landéda à Santec et de Milizac à Plouvorn ». Sur cet espace, survivent près de 2 millions d’habitant-es. Les frontières terrestres sont délimitées par des murs et des barbelés tandis que les côtes sont étroitement surveillées par la marine israélienne. Les bateaux ne peuvent pêcher que dans une limite de 3 milles nautiques. (Un peu plus de 5 km)
Pour venir en aide aux Gazaouis, Amani a pris en charge l’hospitalisation d’enfants qui ne pouvaient être opérés que par des équipes françaises, a mis en place des consultations de soutien psychologiques et a acheminé en Palestine du matériel médical, comme des lits médicalisés ou des respirateurs.
30 000 morts et 70 000 blessés
A Gaza, les victimes de la guerre se comptent par milliers. Selon les estimations, difficilement vérifiables, on compte, depuis les dernières semaines 30 000 morts et 70 000 blessés. Sans compter les disparus dans les décombres.
Les bénévoles de l’association savent que les conséquences des bombardements se feront encore sentir pendant des années. En effet, une partie des bombes n’ont pas explosées et peuvent encore faire des victimes. Les infrastructures sanitaires devront être reconstruites. Des milliers de mutilé-es auront besoin d’un suivi médical. Sans compter les traumatismes psychiatriques, en particulier chez les enfants.
L’absence de nourriture, d’eau potable et l’absence de soins laissent craindre une catastrophe humanitaire sans précédent. Seul un cessez-le-feu immédiat permettrait de l’éviter.