67 ! C’est le nombre de fermetures de classes annoncées dans le Finistère pour la rentrée prochaine. 67 dont une quinzaine dans la 6e circonscription.
Pour dénoncer cette dégradation sans précédent du service public, la députée Mélanie Thomin publie, à la veille du CDEN (Conseil départemental de l’éducation nationale) qui doit donner son avis sur cette proposition, une lettre ouverte adressée à Gabriel Attal cosignée par 17 maires et 6 conseillères et conseillers départementaux, toutes tendances politiques confondues et 12 associations de parents d’élèves.
Les écoles rurales sont une richesse à préserver
« Notre école rurale est vivante et accueillante » rappelle Mélanie Thomin dans ce courrier. « Elle sait parfaitement gérer les doubles niveaux, si tant est que les effectifs le permettent. Elle sait être attentive aux besoins des élèves et à leur suivi individualisé, grâce aux enseignants, ATSEM, AESH… toute une communauté éducative soudée, motivée et impliquée dans la vie de l’école comme dans la commune. L’école inclusive n’y est pas un vain mot : elle s’y vit au quotidien. A l’époque d’une société de plus en plus fracturée, c’est une richesse à préserver ! »
Pour la députée, les élu-es et les parents d’élèves les annonces de fermetures de classes sont d’autant moins acceptables que toutes les règles qui prévalaient auparavant ne sont plus respectées. « Avoir subi une fermeture de classe l’année dernière ne protège plus d’une nouvelle cette année. Être classé en zone de revitalisation rurale n’est désormais plus pris en compte. La réalité du vécu dans les écoles non plus : les enfants du voyage, qui sont en classe une partie de l’année de manière récurrente, ne comptent pas dans les effectifs, le nombre d’enfants à besoins particuliers, porteurs de handicap non plus ! »
Les oublié-es de la République
Les co-signataires de cette lettre ouverte se ressentent « comme des oubliés de la République. La politique strictement comptable, appliquée pour la carte scolaire, aboutit à sacrifier l’avenir pédagogique de nos écoles rurales et à terme l’avenir même de nos villages. »
Rien n’est encore définitivement acté. Il n’est pas trop tard pour que le premier ministre, qui est arrivé à Matignon en affirmant que l’éducation était sa priorité, donne enfin aux écoles rurales les moyens d’accueillir les élèves dans de bonnes conditions.
Les organisations syndicales enseignantes appellent à un rassemblement, demain 13 février à 11h00 devant la direction des services départementaux de l’éducation nationale à Quimper.