« Avec le vote de la loi immigration, nous avons eu la nausée. D’autres, à l’Assemblée nationale et au Sénat, avaient les mains sales La nausée et la mains sales. Les mains sales de s’être aligné avec l’extrême-droite sur sa revendication historique de la préférence nationale. Le mains sales d’avoir cherché cette alliance électorale étriquée pour séduire une majorité qu’ils avaient du mal à trouver » a résumé, Olivier Cuzon, au nom de la vingtaine d’organisations appelant à la manifestation brestoise contre la loi immigration (Ade, Adjim, Cimade, Digemer, LDH, pour les associations, CFDT, CGT, Solidaires, Union pirate pour les syndicats et EELV, France Insoumise, Gauche éco-socialiste, Jeunes Insoumis, Jeunes Socialistes, PCF, PS, Radicaux de gauche, UDB Pays de Brest pour les partis politiques ou organisations de jeunesse).
Alors que les premiers rassemblements n’avaient mobilisé que quelques centaines de personnes à Brest et Quimper, plusieurs centaines de manifestant-es sont descendues dans les rues de Brest, Carhaix, Landerneau, Morlaix, Quimperlé et Quimper ce week-end.
Avant le départ de la manifestation brestoise, les organisateurs, ont, à plusieurs voix, lu une déclaration commune pour exhorter le président de la République à ne pas promulguer cette loi.
Plusieurs centaines de manifestant-es sont descendues dans les rues de Brest, Carhaix, Landerneau, Morlaix, Quimperlé et Quimper ce week-end.
« Dans notre diversité d’idées et d’engagements, nos organisations expriment leur grande inquiétude après le vote de la loi dite « asile-immigration ».
C’est un tournant dangereux dans l’histoire de notre République parce que cette loi ne répond pas aux causes de l’exil forcé d’hommes, de femmes, d’enfants fuyant les guerres ou le réchauffement climatique, ni aux défis de l’accueil dans la dignité, ni au défi de la définition d’une politique digne et humaine d’intégration.
Comme nos organisations ont déjà eu l’occasion de le dire, de l’écrire, c’est l’ensemble des droits des étrangers qui sont mis en cause comme jamais auparavant.
Cette loi est une machine à créer des clandestins et de l’exclusion.
Rappelons quelques exemples :
– l’accès au droit d’asile comme aux titres de séjour et à leur renouvellement sera rendu plus difficile y compris pour les étudiants, au mépris du rayonnement de la francophonie dans le monde ;
– le regroupement familial va devenir quasi impossible pour de nombreuses personnes ;
– une priorité nationale est instaurée en matière de prestations sociales pour les familles ne résidant pas depuis assez longtemps en France de façon régulière, comme si un enfant étranger avait moins besoin de manger ou de se loger qu’un enfant français ;
– l’inconditionnalité du droit à l’hébergement d’urgence, pilier de la lutte contre le sans-abrisme, est mise en cause comme s’il fallait avoir les bons papiers pour ne pas dormir à la rue ;
– les expulsions par simple décision préfectorale, sans aucune décision de justice préalable, pour des personnes qui ne respecteraient pas les valeurs de la République ou représentant une « menace » à l’ordre public renforce le pouvoir discrétionnaire des préfets.
Alors que celles et ceux (syndicalistes, employeurs, économistes…) qui constatent les apports de l’immigration à notre société sont de plus en plus nombreux, cette loi est une machine à créer des clandestins et de l’exclusion.
Victor Hugo écrivait : « Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles. »
Cette loi a été rédigée sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale ». Cette loi fait une différence intolérable entre les bons étrangers, ceux issus de l’Union européenne, et les autres.
Elle torpille les piliers porteurs de notre pacte républicain, hérité du Conseil national de la Résistance. Elle s’attaque ainsi au droit du sol autant qu’aux droits fondamentaux proclamés par la Constitution : au travail, à l’éducation, au logement, à la santé…
Ce faisant, tous et toutes, Français autant qu’étrangers, nous nous trouvons menacés.
Victor Hugo écrivait : « Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles. »
Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au Président de la République de ne pas promulguer cette loi. »
Cet appel sera-t-il entendu ? On peut l’espérer compte tenu de la forte mobilisation qui s’est manifestée partout en France. Mais il faut tout d’abord attendre la décision du Conseil Constitutionnel qui doit se prononcer sur la constitutionnalité de plusieurs dispositions de ce texte.