Près de 500 personnes se sont retrouvées ce soir, place de la Liberté à Brest, pour rendre hommage à Dominique Bernard, assassiné vendredi dernier.
A l’origine, ce rassemblement était organisé par le « Comité laïcité citoyenneté 29 » pour saluer la mémoire de Samuel Paty, lui aussi assassiné par un terroriste islamiste, il y a 3 ans, le 16 octobre 2020. L’intersyndicale et la Ligue des droits de l’Homme se sont jointes à ce rassemblement.
Pour le porte-parole du « Comité laïcité citoyenneté 29 », « nous sommes réunis aujourd’hui ensemble pour dire non. Non l’obscurantisme. Non la barbarie. Non au fanatisme.
Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie a été assassiné par un terroriste islamique à la sortie du collège où il exerçait. Sa seule volonté était d’enseigner une liberté fondamentale dans notre république : la liberté d’expression.
Il avait été, quelques jours auparavant, la cible de cyber-harcèlement de la part de parents d’élèves fanatiques.
Son tort : avoir présenté des caricatures de Mahomet.
Il est une lumière dans cette société, de plus en plus violente. Une lumière qui cherchait à éclairer les enfants de notre République.
Tous les enseignants sont des Samuel Paty : ils portent en eux cette flamme, qui illumine les consciences. »
Ce sont les valeurs de la République et le principe de laïcité qui sont attaqués par ce nouvel attentat.
« Vendredi dernier, Dominique Bernard, enseignant, a été mortellement poignardé, et des personnels de l’établissement, dont un agent, gravement blessé dans leur lycée d’Arras par un terroriste islamiste de vingt ans.
Dominique Bernard est mort d’avoir eu le courage de s’être interposé pour l’empêcher de commettre ses crimes. Il est mort surtout d’avoir été un professeur » ont dénoncé les porte-paroles de l’intersyndicale.
« Trois ans après, alors que s’organisaient des commémorations pour célébrer la mémoire de Samuel Paty, un professeur peut toujours être assassiné dans un établissement scolaire. Parce qu’il, parce qu’elle est professeur. C’est bien l’école qui est ciblée, parce qu’elle représente un lieu d’émancipation par les savoirs permettant à chaque élève d’entrevoir une porte, un avenir, quel que soit son milieu d’origine.
Ce sont les valeurs de la République et le principe de laïcité qui sont attaqués par ce nouvel attentat.
Les terroristes détestent l’école, forcément, puisqu’elle est tout ce qu’ils abhorrent : la tolérance, le vivre ensemble, l’esprit critique, l’art de penser librement, l’acceptation de la différence. »
Le criminel, ce n’est pas l’étranger, le demandeur d’asile ou le Musulman. Encore une fois, c’est l’Islam radical.
Pour la Ligue des droits de l’Homme : « Cet acte barbare a été commis au nom de cet Islam radical, qui répand la terreur au nom d’une idéologie obscurantiste avec laquelle aucun dialogue n’est envisageable, avec laquelle aucune concession ne doit être faite.
Son geste jette l’opprobre sur une religion et des Musulmans, nos concitoyens, nos voisins, nos amis, qui n’aspirent qu’à vivre leur foi en paix.
Au sein de la République, qui est par essence respectueuse des libertés religieuses, désignons, nommons les criminels.
Ce sont ceux qui, au nom d’une croyance, veulent imposer leur loi à tous et par tous les moyens, même les plus horribles.
Nous ne nous diviserons pas.
Le criminel, ce n’est pas l’étranger, le demandeur d’asile ou le Musulman. Encore une fois, c’est l’islam radical.
Les dangers de la stigmatisation, qui commencent par l’amalgame, sont à l’œuvre.
Il faut combattre les voix venues de l’extrême-droite ou de la droite qui en appelle immédiatement à des réponses exclusivement sécuritaires.
Si nous les écoutions, notre démocratie glisserait dangereusement vers un régime autoritaire.
Et cette sinistre hypothèse est aujourd’hui crédible.
En tuant Dominique Bernard, comme le fut Samuel Paty il y a tout juste trois ans, c’est très clairement l’école qui était visée. Cette école, dont la mission fondamentale est de former des citoyennes et des citoyens, des êtres libres et conscients se construisant dans le respect des autres.
Cette école où l’on apprend à vivre ensemble, quelles que soient nos origines, nos croyances, nos orientations sexuelles. Cette école de la liberté et de la tolérance, et de l’égalité entre les filles et les garçons. Cette école de la République laïque est ouverte à tous. Elle est l’outil premier, fondamental, dont nous disposons pour faire vivre nos valeurs républicaines.
Cette école est en première ligne dans ces combats. Donnons-lui tous les moyens réels de travailler pour être à la hauteur des enjeux.
Les personnels de l’éducation doivent se sentir soutenus aujourd’hui et plus encore demain pour qu’ils puissent remplir leur mission émancipatrice dans les meilleures conditions auprès de tous les enfants, sans distinction d’origine, d’appartenance, d’appartenance religieuse ou de statut social.
Pour combattre ces prêcheurs de la haine, la république doit offrir plus de protection aux plus démunis.
Les idéologues sont toujours là. Alors, ils profitent bien souvent du démon de la pauvreté et du sentiment d’abandon que ressentent nombre de nos concitoyens pour entraîner des jeunes hommes, des jeunes femmes à adopter une vision obscurantiste du monde, où les libertés n’ont pas leur place.
Pour combattre ces prêcheurs de la haine, la République doit offrir plus de protection aux plus démunis.
Si les opérations de renseignement et de police ont toute leur place dans ce combat, elles se feront en pure perte si l’accès à une vie décente, aux services publics, à la culture et à une éducation de qualité n’est pas garanti pour tous.
La compassion ne suffira pas dans ce combat vital pour notre démocratie et la défense de nos valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de solidarité.
Il doit être mené par tous, élus et citoyens.
Ce combat, nous le devons à la mémoire de Dominique Bernard et de Samuel Paty. »