Je suis surprise de voir mon collègue Didier Le Gac, député Renaissance et membre de la commission des affaires sociales, donner des leçons de vote aux députés de la Commission de la Défense et des forces Armées dont je suis membre. La majorité relative semble bien peu tolérer les divergences et les nuances de point de vue.
Préférant la polémique aux propositions concrètes, la critique vient d’un député inexistant dans l’hémicycle lors de l’examen de cette Loi de programmation militaire (LPM). Pour ma part, j’ai déposé près de 80 amendements au projet de loi, en commission et en séance, pour contribuer au travail parlementaire et enrichir le texte. 13 d’entre eux ont été adoptés, notamment pour protéger la souveraineté de notre industrie de défense.
S’abstenir ou voter contre un budget ne signifie pas s’opposer au Ministère des Armées et à ses personnels. Au contraire. La séparation des pouvoirs permet aux parlementaires d’exercer leur droit de contrôle et leur devoir de vigilance face aux projets de loi portés par l’exécutif.
Le groupe des Députés socialistes et apparentés a toute la liberté de s’abstenir lors d’un vote solennel. C’est son droit le plus strict, dès lors que nous avons émis des inquiétudes concernant la stratégie du gouvernement.
Contrairement aux effets de communication, cette LPM n’a rien d’historique : Rappelons que les 413 milliards annoncés incluent plusieurs éléments dont :
- – 30 milliards pour absorber l’inflation
- – 100 milliards de dépenses déjà engagées.
Ceci ramène l’effort réel bien en deçà de la somme « historique » annoncée.
Si nos armées et notre industrie de défense créent de l’emploi, encore faut-il fidéliser les personnels et éviter la fuite vers le privé. A l’unanimité, les représentants des personnels de la Défense ont invoqué l’urgente nécessité d’un choc indiciaire.
Mon collègue Didier Le Gac devrait savoir que les conditions de vie et d’exercice des personnels militaires et civils de la Défense se détériorent, d’autant plus en Finistère, où nous subissons la crise du logement dans nos communes littorales. Ce qui ne les épargne pas.
Peut-être devrait-il consacrer son énergie et intervenir à l’Assemblée sur les sujets de préoccupation majeurs des Finistériens, comme l’accès aux soins, le logement, le pouvoir d’achat ou les retraites, plutôt que de polémiquer sur le vote des autres députés du département.
Voir l’explication de vote du groupe socialiste par Mélanie Thomin