Il suffit d’ouvrir les yeux : la lutte contre les inégalités et les injustices sociales et territoriales n’a jamais été aussi nécessaire dans un pays touché de plein fouet par l’inflation, la crise énergétique et la perte de pouvoir d’achat.
ce contexte, est quasi inaudible, ses propositions noyées par le tumulte et le fracas de l’Assemblée nationale et le spectacle donné aux Français.
Pire… beaucoup de gens pensent finalement que le Parti Socialiste est mort, au mieux une officine de la NUPES.
Prenons un exemple très symptomatique de la situation dans laquelle le PS est, aujourd’hui, plongé : celui de la réforme des retraites. Quelle est notre ligne politique, où sont nos propositions au moment même où le président de la République et son gouvernement s’attaque frontalement à cet acquis historique du Conseil national de la Résistance ?
Récemment interrogé sur la position des socialistes sur France Info, Olivier Faure est apparu pour le moins embarrassé. Il a dit : « C’est 60 ans pour tous, c’est ce qu’il y a dans l’accord de la NUPES. »
Or, ce n’est pas du tout la ligne défendue par la candidate socialiste à la Présidentielle, ni surtout ce qui a été le plus récemment travaillé dans le projet socialiste.
Réaffirmons donc nos propositions avec force et clarté. Ce qui compte pour nous, c’est le droit à profiter d’une vraie retraite en bonne santé.
Aussi, nous nous opposons fermement au projet du gouvernement de repousser d’une façon ou d’une autre l’âge légal de départ à la retraite.
Quel sens aurait en effet cette réforme alors que seuls 35,5 % des 60 à 64 ans sont en emploi (chiffre 2021). Comment pourrait-elle ne pas accroître les inégalités quand les 5 % de Français les plus aisés ont déjà une espérance de vie de treize ans supérieure aux 5 % les plus pauvres, quand l’écart d’espérance de vie en bonne santé demeure de six ans entre un ouvrier et un cadre ?
Le système de retraites que nous défendons commence par réintroduire et étendre les critères pour que celles et ceux qui ont connu des carrières longues ou effectué des travaux pénibles puissent partir plus tôt à la retraite, avec un objectif simple, inscrit dans une loi organique : l’égalité du temps de retraite en bonne santé.
Voilà où est l’universel pour les retraites : dans le droit à profiter pleinement de sa retraite plus que dans l’uniformité d’une retraite à 60 ans avec 40 annuités dont le coût de plusieurs dizaines de milliards d’euros interdirait beaucoup d’autre progrès sociaux.
Par idéal de justice, nous voulons aussi l’égalité des conditions de départ à la retraite et de niveau des pensions entre les femmes et les hommes, alors que les femmes ont touché, en 2020, une pension 40 % inférieure à celle des hommes.
On a donc besoin face à la politique du gouvernement qui est inefficace économiquement, injuste socialement de sérieux, de constance et de clarté comme pour ce sujet si central des retraites.
C’est pourquoi nous vous proposons de Refonder ensemble le Parti Socialiste pour qu’il ne soit plus un supplétif mais bien la force centrale de la Gauche sociale et écologiste que les Français attendent.
Nicolas Mayer Rossignol,
Avec : David Assouline, Viviane Artigalas, Françoise Bonneau, Fanny Chappé, Forough Dadkhah, Michaël Delafosse, Marie-Guite Dufay, Lamia El Aaraje, Claire Fita, Anne Hidalgo, Patrick Kanner, Gilbert Le Bris, Gaël Le Meur, Sébastien Miossec, Sébastien Née, Michaël Quernez, Gabrielle Siry-Houari, etc…
Article publié dans le Cap Finistère n°1416 du 6 janvier 2023